Paradoxe n La vente de l'eau de source prend, depuis quelques mois, de l'ampleur. Cette tendance des citoyens à consommer une eau non traitée n'est pas la conséquence d'un quelconque déficit et encore moins d'une perturbation dans l'approvisionnement en eau de ces agglomérations, a affirmé le directeur de l'hydraulique qui indique que l'eau distribuée par le réseau public est systématiquement traitée et contrôlée. Pour les cadres de l'Algérienne des eaux (ADE), ce phénomène est une réponse à la demande d'une certaine catégorie de consommateurs trouvant dans l'eau ainsi vendue une certaine saveur délicate qui, précisent les mêmes cadres, n'écarte pourtant nullement les risques inhérents à la consommation d'une eau non analysée et encore moins traitée. En dépit des multiples mises en garde des instances concernées, cette pratique s'est largement développée à travers les grandes villes de cette wilaya notamment celles de Oum el-Bouaghi et de Aïn Beïda. Cette dernière agglomération est surtout connue pour ses multiples sources d'où, vraisemblablement, son toponyme signifiant littéralement «la source blanche». Selon le directeur du commerce de wilaya, le contrôle ou l'interdiction de cette activité sur la base des données des bureaux municipaux de l'hygiène relève de l'autorité exclusive des présidents d'APC. Sur le plan réglementaire, cette activité ne cadre avec aucune organisation légale, a soutenu le directeur de wilaya de l'hydraulique qui souligne que le président de la commission de lutte contre les maladies à transmission hydrique a été saisi, de même que les présidents des Assemblées populaires communales, en vue de mettre un terme à cette activité. Assez récent, ce phénomène est apparu durant l'été 2007 et n'a, depuis, cessé de se développer au point, ont affirmé un certain nombre de vendeurs d'eau, que toutes les citernes ainsi remplies trouvent systématiquement preneurs. Sillonnant les quartiers des villes, les marchands de cette ressource vitale écoulent le jerrican de 20 litres à pas moins de 60 DA, soit 3 DA le litre. Lorsqu'on sait qu'en moyenne, une citerne transporte entre 2 500 et 3 000 litres, l'on se rend compte du côté lucratif de ce petit business en plein essor. Utilisée exclusivement pour la consommation domestique, cette eau est jugée généralement d'un coût abordable pour les ménages qui en font régulièrement l'acquisition. «Sa qualité à la fois pure, naturelle et savoureuse», expliquerait la demande dont elle est l'objet, ont affirmé les mêmes vendeurs qui notent que ces qualités font défaut à l'eau du robinet dont «la teneur en chlore rebutent beaucoup de consommateurs», ont-ils argué. L'on évalue actuellement entre 20 et 30 véhicules le nombre de voitures utilitaires et véhicules aménagés pour le transport de l'eau en citernes galvanisées ou en plastique.