Tendance n Il est connu que les élèves tentent d'utiliser leurs cellulaires pour tricher pendant les examens. Hors examens, ils communiquent entre eux et avec des personnes de l'extérieur, en plein cours. Moyen de communication par excellence, le téléphone portable est aussi un outil approprié pour perturber l'attention des élèves en classe. Dans un premier temps, le cellulaire était utilisé pour tricher pendant les épreuves d'examens. La manœuvre est maintenant maîtrisée même si des récalcitrants continuent à défier l'ordre établi. Actuellement, l'usage s'est élargi à d'autres fonctions : s'amuser en plein cours quand la leçon commence à devenir ennuyeuse. Madjid est entré au lycée en septembre 2007. A la fin du deuxième trimestre, en février dernier, il a eu les encouragements avec presque 15/20 de moyenne. Lors de la remise des bulletins, ses parents ont été avertis : «Vous devriez lui dire de se détacher de son portable.» Le père ne savait que répondre. «D'habitude, les enseignants félicitent l'élève pour ses bonnes notes, ou relèvent son indiscipline en classe pour justifier les mauvais résultats. De là, à parler de portable, c'est carrément nouveau pour moi», indique-t-il. En réalité, l'élève a été appréhendé à plusieurs reprises, dans la cour, en train d'utiliser son cellulaire. Comme cette pratique est interdite dans les établissements scolaires, ses parents en ont été informés. Madjid, lui, ricane. «Si seulement, ils savent ce qui se passe réellement dans la classe !», déclare-t-il. Que se passe-t-il donc dans les classes ? «Quand le cours est ennuyeux, surtout si le prof ne fait pas trop attention à ce que nous faisons, on s'appelle, on s'envoie des messages de toute sorte ou on se bipe d'une rangée à une autre. Parfois, un groupe d'élèves prend d'assaut un de ses camarades assis à la première table, une position qui lui interdit de répliquer sans se faire remarquer. Au fond de la classe, tellement on est nombreux, on se croirait dans un café ou alors une salle de jeux», décrit l'élève. «As-tu vu le match d'hier ?», «regarde la veste de Hamid !», «Est-ce qu'on va au stade après ?,…» tels sont quelques-uns des messages, qui nous ont été donnés à lire et qui sont échangés entre les écoliers. Il n'est pas rare, selon Madjid, d'entendre un appareil sonner ou vibrer dans la classe alors que les enseignants s'évertuent à expliquer la grammaire française ou la poésie arabe. «Quand un téléphone sonne, on entend des rires étouffés un peu partout dans la salle. Le plus important est de ne pas se faire prendre», indique-t-on. Ainsi, la plupart du temps à l'insu de leurs profs, les élèves s'adonnent à leur loisir préféré. Pourquoi ne pas éteindre son téléphone au moment des cours ? Pas de réponse !