L'homme qui fut le visage et l'avocat de l'Irak à l'étranger sous Saddam Hussein, Tarek Aziz, va faire face à ses juges dès mardi à Bagdad, pour son rôle présumé dans l'exécution de 42 commerçants en 1992. Il s'agit du quatrième procès d'anciens responsables du régime dont le règne a pris fin avec l'entrée des troupes américaines dans Bagdad, en avril 2003. Tarek Aziz, né en 1936, s'était livré presque immédiatement aux troupes américaines et est détenu au Camp Cropper, près de Bagdad. Il a été plusieurs fois hospitalisé et sa famille a demandé sa libération pour raisons de santé. Ancien vice-premier-ministre de Saddam Hussein, Tarek Aziz, un chrétien, a également été ministre des Affaires étrangères, et ses deux fonctions lui ont valu de défendre son pays dans les grandes arènes internationales. Il défendra jusqu'au dernier moment celui qui fut son maître : lors du procès de Saddam Hussein, il viendra à la barre, en mai 2006, défendre « un homme bon et généreux et qui aimait son peuple ». Tout au long de sa carrière, il aura l'art de la formule, dénonçant « le grand mensonge » des accusations occidentales sur l'arsenal irakien d'armes de destruction massive, en le résumant dans la formule « pétrole et Israël», les raisons pour lesquelles la guerre de 2003 était inévitable. Le tribunal sera présidé ,mardi, par le juge kurde Raouf Rachid Abdel Rahmane, qui a condamné Saddam Hussein à mort en 2006.