Le désert est un symbole ambivalent dans les rêves. Les oniromanciens musulmans y voient tantôt un lieu vide, synonyme de solitude et de mort, fait de la chaleur suffocante, de la rareté de l'eau et de la végétation, tantôt un endroit béni, refuge des ascètes et des mystiques. Se voir se déplaçant dans le désert, peut annoncer un voyage, certes pénible, mais qui, en fin de compte, donnera pleine satisfaction au rêveur. C'est que ces déplacements rappellent les caravanes qui sillonnent le désert et qui reviennent chargées de biens. Pour tous ceux qui ont des reproches à se faire, le désert peut être l'annonce d'un châtiment. Surtout si le rêveur est pris par la faim ou les affres de la soif. Le rêveur, qui se voit perdu dans le désert, cherchant en vain son chemin, est un égaré qui a quitté le droit chemin. Un homme est allé retrouver un interprète des rêves et lui a fait le récit suivant : «Je me voyais perdu dans le désert et j'avais beau chercher à m'orienter, je n'y arrivais pas : il n'y avait ni repère ni étoile pour me guider. J'ai aperçu, à un moment donné, des chameliers au loin, mais j'avais beau les appeler, ils ne me voyaient pas !» L'interprète lui dit : «Malheureux, crains Dieu ! Tu te fourvoies dans de fausses doctrines. Tu ne trouveras personne pour te ramener sur le droit chemin !» Quelque temps après, l'homme a embrassé des doctrines hérétiques et il est mort en apostat. L'un des noms arabes du désert, mafaza, est un nom de bon augure puisqu'il se rapproche de la racine FZ, qui comporte l'idée de succès ; fawz. Le désert représenterait alors une difficulté mais que l'on résout et qui se transforme en confort.