Evocation n La wilaya de Bordj Bou-Arréridj a commémoré hier, dimanche, le 136e anniversaire de la mort d'El-Mokrani. Cela s'est fait au cours d'une rencontre consacrée aux étapes de l'insurrection de 1871 et à la répression sanglante qui s'abattit sur le peuple algérien à cette époque. La rencontre est aussi placée, a indiqué le wali à l'ouverture des travaux, sous le signe de la «reconnaissance envers tous ceux qui, à l'est, au centre, à l'ouest et au sud du pays, ont entrepris la marche glorieuse de la nation algérienne, les armes à la main, jusqu'à la reconquête de la souveraineté nationale». Commémorer l'anniversaire de la mort d'El-Mokrani, c'«est d'abord ouvrir un débat historique sur l'insurrection de 1871 et ses étapes», a indiqué, pour sa part, Mohamed El-Mili, ex-ministre, pour qui les faits et les actes coloniaux «doivent être à chaque fois révélés, de même que les conditions sociales des populations à cette époque». Les intervenants qui se sont succédé à la tribune ont souligné que El-Mokrani a «réussi à soulever une grande partie de la population algérienne, marquant l'histoire de la nation et annonçant les prémices d'une grande révolution et la marche vers l'indépendance». El-Hadj El-Mokrani avait envoyé, le 14 mars 1871, une «déclaration de guerre» par laquelle il avertissait qu'il s'apprêtait à combattre, a indiqué un intervenant, précisant que le 16 mars suivant, «à la tête de 6 000 hommes, il attaque Bordj Bou-Arréridj et oblige les Français à évacuer la place». Cette insurrection fut rejointe le 6 avril 1871, par Cheikh El-Haddad, chef spirituel de la confrérie Rahmania, composée de près de deux cents tribus. Selon le même intervenant, Mahieddine, le fils de l'Emir Abdelkader, aurait participé à ce mouvement de résistance populaire en transportant depuis la Syrie, via la Libye, des armes et des munitions. Le mouvement s'étendra sur tout l'Est algérien pour parvenir jusqu'au centre du pays, mais El-Mokrani décède le 5 mai 1871, après deux mois de combats. Son frère Boumezrag l'enterre et continue le combat jusqu'en janvier 1872, date à laquelle il est arrêté et envoyé au bagne de Cayenne, en Nouvelle- Calédonie, comme le furent également Cheikh El-Haddad, son fils Aziz et un nombre considérable de combattants, a ajouté un autre historien. Pour les organisateurs de cette journée commémorative, «il est nécessaire, pour l'écriture de l'Histoire de l'Algérie, de renouveler chaque année cette rencontre commémorative et tenter de trouver des traces écrites sur cette époque».