Résumé de la 121e partie n Alvirah doit enquêter sur un vol de bijoux dans la célèbre station de remise en forme pour riches. La police doit rester à l'écart de cette affaire… Elle ralentit à un tournant, dépassa l'arbre qui avait donné son nom à Cypress Point. Franchissant les grilles en fer forgé ouvragé de l'institut, la voiture s'engagea alors dans la grande aIlée sinueuse qui menait à la résidence principale, une longue demeure de deux étages aux murs recouverts de stuc couleur ivoire et aux volets bleu pâle. «J'adore cet endroit, dit Alvirah à Willy. J'espère que Min nous a réservé le pavillon Tranquillité. C'est mon favori. Je me souviens de mon premier séjour ici. Nous venions de gagner à la loterie, et à la pensée de passer une semaine à côtoyer toutes ces célébrités, j'avais l'impression d'être au paradis. — Je sais, chérie, dit Willy. — C'est ainsi que j'ai commencé à comprendre comment vit l'autre moitié de l'humanité. Quelle leçon ! Mais...» Alvirah s'interrompit brusquement. Elle préférait ne pas rappeler à Willy qu'elle avait failli être assassinée en essayant d'élucider une affaire de meurtre. Willy, lui, ne l'avait pas oublié. Il posa sa main sur la sienne. «Chérie, dit-il, je ne veux pas que tu t'attires encore des ennuis à t'occuper des bijoux disparus d'une inconnue. — Je serai prudente. Mais ce sera amusant de leur donner un coup de main. Tout a été trop calme récemment. Oh, regarde, voilà Min.» La voiture s'était arrêtée devant la porte d'entrée. Min se précipita en bas de l'escalier pour les accueillir, bras grands ouverts. Elle portait une robe de lin bleu qui moulait sa silhouette parfaite malgré quelques rondeurs. Ses cheveux, dont la teinte n'avait pas varié en vingt ans, étaient ramassés en un chignon torsadé. Elle portait des pendants d'oreilles en or et perles, et un collier assorti ; comme toujours, elle avait l'air de sortir d'une page de Vogue. «Et dire qu'elle a cinq ans de plus que moi», murmura Alvirah, admirative. Derrière Min, le baron von Schreiber descendait dignement les marches du perron, son port martial rehaussant son petit mètre soixante-cinq. Sa barbiche impeccablement taillée ondulait légèrement au vent tandis que son sourire de bienvenue dévoilait des dents éblouissantes. Seules les rides au coin de ses yeux bleu-gris témoignaient qu'il avait dépassé la cinquantaine. Le chauffeur se précipita hors de son siège pour leur ouvrir la porte, mais Min l'avait devancé. «Vous êtes des amours», s'écria-t-elle, s'apprêtant à les serrer dans ses bras. Mais elle s'arrêta brusquement, les yeux écarquillés. «Alvirah, où avez-vous acheté ce tailleur ? La coupe est irréprochable, mais le beige ne vous va pas. Il vous donne l'air fade.» Elle s'interrompit à nouveau, secoua la tête. «Oh, tout ça peut attendre.» Le chauffeur reçut pour instructions d'emmener les bagages au bungalow Tranquillité. «Une femme de chambre va défaire vos valises, les informa Min. Auparavant, il faut que nous parlions.» (à suivre...)