Même si mathématiquement, le WA Tlemcen n'a pas encore rétrogradé en Super DII, le match nul concédé hier face à l'OMR El-Annasser dans le temps additionnel d'un match qui n'a pas été à son terme en raison de graves dépassements de la part du public local, a presque scellé l'avenir de l'équipe parmi l'élite. Il faut dire que depuis quelques saisons déjà, le Widad a souvent flirté avec la correctionnelle jusqu'à cette actuelle et fatidique saison qui le voit prendre l'ascenseur vers l'étage au-dessous en raison d'une crise financière et de gestion qui ne date pas d'hier. En effet, après avoir connu son apogée vers la fin des années 1990 début 2 000 en remportant deux coupes d'Algérie (1998 et 2002) et une Coupe arabe des champions (1999), l'école tlemcénienne amorce son déclin en éprouvant les pires difficultés à conserver ses meilleurs joueurs, souvent formés à la maison, avec un budget qui se rétrécit de saison en saison. Que de grands joueurs passés par la cité des Zianides, à l'image de Mezaïr, Dahleb, Bettadj, Boudjakdji, Habri et autres Hachemi, dont plusieurs iront faire les beaux jours d'autres clubs. La saison dernière, les Widadis ont échappé de justesse à la relégation en se terminant 12e avec 38 points, un capital qu'ils ne pourront plus atteindre après le match nul d'hier qui a tourné carrément à l'émeute. Les deux équipes ont dû rester presque trois heures dans l'enceinte du stade à cause des incidents qui ont éclaté et qui ont eu pour cause le refus d'un but marqué par les hommes de Bouali lorsque la partie avait repris après 50 minutes d'arrêt. A deux journées de la fin, il faut vraiment un miracle pour que le WAT puisse sauver sa peau en gagnant d'abord ses deux derniers matchs (le MCA à domicile et l'USMB à Blida) et attendre les résultats des autres concurrents, à savoir l'USMB, l'OMR, le MCO et le CABBA. Ironie du sort, ce même Widad a pu se qualifier à la finale de la Coupe d'Algérie, où il sera opposé à la JSM Béjaïa dans quelques jours au stade Tchaker de Blida. Cette situation rappelle l'année 1974 où le WAT de Markovic et du fabuleux libero et défunt Miloud Hadefi s'inclina en finale devant l'USM El-Harrach (ex-USMMC, 0 à 1) tout en rétrogradant en seconde division. Trente-quatre ans après, le même scénario se reproduira-t-il ? On le saura bien à la fin de la saison, mais il est bien dommage qu'un pôle aussi important que Tlemcen perde sa place parmi l'élite après tant d'années passées parmi l'élite.