Débat n Le respect des référents et des valeurs culturels du récepteur arabe a été souligné dans un colloque national à Oran. Les animateurs de cette rencontre, ouverte hier à l'université d'Es-Sénia, ont abordé les différentes formes de traduction (sous-titrage, doublage et sur-titrage), soutenant les productions audiovisuelles (TV, cinéma et Internet notamment). Venus de plusieurs établissements universitaires du pays, ainsi que d'Autriche et de France, les animateurs ont, par la même occasion, mis en relief les difficultés rencontrées par les professionnels de cette spécialité. Résumant la spécificité de l'acte de traduire les produits audiovisuels, Mme Benzahra Radia, de l'université Ahmed-Mentouri de Constantine, a affirmé que «sous-titrer n'est pas forcément traduire», en mettant l'accent, à ce propos, sur la nécessité du respect du récepteur et de ses valeurs culturelles. Pour sa part, le professeur Hassan Hamza, de l'université de Lyon (France), s'est attelé à démontrer les différences de perception des locutions des langues-sources par les langues-cibles. «Les expressions populaires, voire vulgaires, ‘'tolérées'' par le récepteur occidental de fictions (films), constituent aux yeux du ‘'consommateur'' arabe de cette même fiction, une fois doublée ou sous-titrée, une ‘'obscénité'' que le traducteur est tenu de prendre en considération», a-t-il expliqué. En vue de contourner cet écueil, «le traducteur se voit ainsi contraint de produire de nouvelles unités lexicales propres à son public», a encore souligné Hassan Hamza. Ce colloque international de deux jours a constitué pour les participants une opportunité pour mettre en exergue l'importance économique du créneau de la traduction, notamment celle relative au doublage des films et feuilletons télévisés. La copie d'un téléfilm ou d'un feuilleton télévisé latino-américain coûte quatre fois plus cher que l'originale, a indiqué Zineddine Bouri de l'université d'Oran, qui déplore, à juste titre, la disparition du service de doublage créé à la fin des années 1970 au niveau de la station de télévision d'Oran, en dépit, a-t-il souligné, «de la réussite de l'expérience».