Résumé de la 19e partie n Le plan d'Alvirah et de Cynthia se déroule comme prévu. Lillian fixe rendez-vous à sa demi-sœur le soir à 20h... Alvirah écouta Cynthia expliquer : «Alvirah loue le bungalow voisin du mien. Elle a décidé de m'aider. Non, je n'ai pas l'intention de revenir. Oui, j'ai une raison de rester ici. Ce soir peut-être, je serai à même d'obtenir la preuve que je n'étais pas coupable de la mort de Stuart. Non, ne venez pas. Je ne veux pas vous voir, Jeff, pas maintenant... Jeff, oui, oui, je vous aime. Oui, si on m'innocente, je vous épouserai.» Lorsque Cynthia raccrocha, elle était au bord des larmes. «Alvirah, je voudrais tellement faire ma vie avec lui. Vous savez ce qu'il vient de me dire ? Il a cité le Highwayman, ce joli poème de Noyes. ll a dit : ‘'Je viendrai à vous à la nuit tombée, même si l'enfer me barre la route.'' — Il me plaît, déclara sans détour Alvirah. Je peux imaginer quelqu'un d'après sa voix au téléphone. Compte-t-il venir ce soir ? Je ne voudrais pas vous savoir bouleversée ou distraite. — Non. C'est lui qui présente le journal de vingt-deux heures. Mais je parie tout ce que vous voulez qu'il débarquera demain. — Il faudra voir ça. Plus il y aura de gens autour de cette affaire, plus Lillian et Ned risquent d'avoir la puce à l'oreille.» Alvirah jeta un coup d'œil par la fenêtre. «Oh, tiens, voilà Willy. Dieu du ciel, il a pris encore davantage de ces damnés bluefish. lls me donnent des brûlures d'estomac, mais je n'oserai jamais le lui dire. Dès qu'il part à la pêche, je fourre un paquet de bicarbonate dans ma poche. Allons-y !» Elle ouvrit la porte à un Willy béat brandissant fièrement une ligne au bout de laquelle se balançaient tristement deux malheureux poissons. Le sourire de Willy s'évanouit à la vue de la tignasse rouquine d'Alvirah et de la robe imprimée violette qui lui boudinait la taille. «Allons bon, s'exclama-t-il. Est-ce qu'ils ont déjà repris le fric de la loterie ?» A dix-neuf heures trente, après avoir consciencieusement avalé la dernière pêche de Willy, Alvirah posa une tasse de thé devant Cynthia. «Vous n'avez rien mangé, dit-elle. ll faut vous nourrir pour garder les idées claires. Vous avez tout compris ?» Cynthia effleura la broche de ses doigts. «Je crois que oui. Ce n'est pas compliqué à première vue. — N'oubliez pas, l'argent a dû passer d'une main à l'autre entre ces deux-là et si malins soient-ils, on peut le prouver. S'ils acceptent de vous payer, proposez-leur de réduire vos exigences à condition qu'ils vous avouent la vérité. Compris ? — Compris.» A dix-neuf heures cinquante, Cynthia s'engageait dans l'aIlée sinueuse, Willy couché sur le plancher à l'arrière de la voiture. Le ciel s'était couvert en fin d'après-midi. Alvirah traversa la maison et se dirigea vers la terrasse à l'arrière. Le vent fouettait la baie, gonflant les vagues qui venaient éclater sur la plage. Un roulement de tonnerre grondait dans le lointain. La température avait chuté et soudain on se serait cru en octobre plutôt qu'en août. Frissonnante, Alvirah hésita à aller chercher un chandail chez elle, puis elle se ravisa. Elle voulait être présente au cas où quelqu'un téléphonerait. (à suivre...)