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Ainsi va la vie
Le crime de la rue des Fleurs (2e partie)
Publié dans Info Soir le 22 - 12 - 2003

Résumé de la 1re partie Hedia, accompagnée d?un ami, se rend chez sa tante et lui demande de lui prêter ses bijoux en or. Elle refuse. Hind sort alors un couteau de son sac.
Les mains derrière le dos, elle s?avance jusqu?au seuil de la cuisine.
- Ma tante, lance-t-elle depuis la porte, tu es toujours seule à tout faire dans cette grande maison !
- Oui, mais cela m?occupe, et puis? elle se retourne vers Hedia, son bon visage éclairé d?un grand sourire.
- Wafa est avec moi maintenant, et elle m?est d?un grand secours, surtout pour les courses !
- Où est-elle en ce moment ?
- En classe, elle est en deuxième année primaire, et sa mère a accepté de me la laisser? sa présence réchauffe cette maison. Avant, je restais seule avec El-Hadj, tu le connais, il n?est pas bavard, et c?est à peine si nous échangeons une dizaine de mots de toute la soirée.
Tout en parlant, la vieille tante prépare un petit plateau, où elle dépose deux tasses, le sucrier et un verre d?eau. Fumant dans une petite bouteille thermos où elle vient de le verser, le café répand dans la grande cuisine son parfum. Et c?est au moment où elle lève le bras vers l?étagère pour prendre la petite assiette de gâteaux que la vieille dame reçoit le premier coup de couteau à la nuque. Elle reste d?abord immobile quelques secondes, le dos tourné, ne comprenant pas ce qui lui arrive. Puis elle se retourne vers Hedia qui, le visage révulsé, lui assène le second coup, en plein visage. Le sang gicle.
- Que ?? Hedia ?
Le plateau tombe à terre avec fracas. Les coups pleuvent maintenant sur la vieille femme, qui lève en vain les bras pour essayer de se défendre, dans un ultime effort, en saisissant la jeune femme par les cheveux. Hedia continue de frapper, alors que sa tante est à terre, gisant dans une flaque de sang. Elle s?arrête devant le corps immobile, puis elle lui donne encore quelques coups en pleine poitrine, pour être bien sûre de la tuer. Penchée sur elle, elle l?examine en haletant, le couteau serré dans la main. La vieille femme a les yeux ouverts vers le plafond avec un regard qui semble encore tétanisé par l?horreur. Puis, tranquillisée, Hedia enjambe le corps et se dirige vers le couloir. Elle a un brusque sursaut. Debout, dans l?encadrement de la porte, Wafa, le cartable à la main, clouée sur place par la scène qui s?offre à ses yeux, la regarde, effarée.
La tante et la nièce se fixent un court moment et Wafa, brusquement, sans lâcher son cartable, fait demi-tour et en courant se précipite dans le couloir et va se réfugier dans le petit placard où elle a l?habitude de ranger ses jouets. Un long silence pèse sur la maison. Terrifiée, la petite fille suspend sa respiration, guettant le pas de sa tante. Soudain, la porte du placard s?ouvre et Hedia apparaît dans la pénombre, le bras levé. Sans dire un mot, elle larde le petit corps d?une dizaine de coups de couteau. Wafa, sans lâcher son cartable, s?effondre dans le petit placard, qui s?ouvre à demi sous le poids de son corps. ( à suivre...)


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