La campagne de l'administration Bush visant à isoler l'Iran et la Syrie a connu deux revers majeurs cette semaine, les «deux bêtes noires» de Washington étant parvenues à marginaliser les Etats-Unis au Liban et en Israël, estiment des analystes. En jeu, la récente crise libanaise et l'accord de Doha sur le Liban, mercredi, qui a mis fin à un bras de fer de 18 mois entre la majorité parlementaire antisyrienne et l'opposition menée par le Hezbollah chiite, allié de Damas et Téhéran, ainsi que les négociations de paix entre Israël et la Syrie sous l'égide de la Turquie. En analysant ces faits, «vous arrivez à la conclusion qu'il y a une stratégie en œuvre entre le Hezbollah, la Syrie et l'Iran, et qu'ils ont réalisé de solides avancées ces derniers jours», a souligné un analyste politique. Preuve de cette déception américaine, la Maison-Blanche a tenté de faire bonne figure en saluant l'accord de Doha qui donne, contre leur vœu, une minorité de blocage au Hezbollah au sein du gouvernement libanais. Sur le front syro-israélien, cette analyste souligne que la Syrie a fait passer ses propres intérêts devant son alliance avec l'Iran afin de récupérer le plateau du Golan perdu pendant la guerre de 1967 au profit d'Israël. Les Syriens tenteront de préserver l'alliance avec l'Iran, assurant que Jérusalem se leurre s'il pense que Damas coupera les ponts avec Téhéran, le Hezbollah et le Hamas.