Indice n Le fait que les prix des produits de large consommation ont atteint les cimes est, à lui seul, révélateur de l'échec des politiques successives qu'a eu à appliquer le secteur de l'agriculture. Lorsque la banque mondiale insiste sur le fait que pour qu'un véritable décollage économique et, partant, agricole ait lieu dans les pays en voie de développement, un minimum de 1,5% du PIB (produit intérieur brut) doit être consacré au secteur de la recherche scientifique, il semble aisé d'affirmer qu'avec moins de 0,5% du PIB (0,33% pour être précis) consacré à la recherche, l'Algérie a encore du chemin à faire dans le domaine. En dépit des innombrables potentialités que recèle l'agriculture algérienne, surtout en matière de terres fertiles, et en dépit des sommes colossales injectées depuis des années dans ce secteur, force est de constater que les résultats sont bien en deçà de ceux que tout un chacun est en droit d'attendre. L'importation à outrance, galvanisée par la hausse des prix du brut, semble avoir renvoyé aux calendes grecques tout véritable travail d'investissement dans le facteur humain. Dans ces conditions, il ne faut pas s'étonner que bon nombre de nos chercheurs de renom soient partis exercer sous des cieux plus cléments, leur accordant plus d'égards et de considération. Le net recul de notre pays en matière de production en étonne plus d'un. Un séminariste présent aux récentes assises de la recherche agronomique, organisées par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, s'est étonné que l'Algérie, qui exportait vers la France au moment où cette dernière la colonisait, ne puisse même pas, aujourd'hui, s'autosuffire sur le plan agricole. «Après avoir été des exportateurs voilà 100 ans, ne voilà-t-il pas que nous sommes devenus des importateurs de premier plan», relèvera-t-il, non sans étonner quant aux causes qui sont derrière cette radicale métamorphose. Lui emboîtant le pas, un autre intervenant fera remarquer qu'en matière de récolte de blé à l'hectare en Algérie, les choses n'ont pas changé depuis 70 ans (7 quintaux à l'hectare) en dépit des différentes techniques introduites çà et là à l'échelle internationale. Pour le simple homme de la rue, le fait que les prix des produits de large consommation ont atteint les cimes est, à lui seul, révélateur de l'échec des politiques successives qu'a eu à appliquer le secteur de l'agriculture. Pour lui, le fait de recourir à l'importation de manière effrénée traduit, de manière on ne peut plus clair, le marasme dans lequel se débat notre agriculture, même si, à l'instar de beaucoup de pays, il n'est pas interdit de procéder à l'importation des produits dont nous avons réellement besoin. L'unanimité est toutefois acquise quant au fait que si l'on veut réellement que notre agriculture progresse, il est vital d'accorder davantage d'intérêt, de place et de considération au volet inhérent à la recherche. C'est à ce prix seulement que la sécurité alimentaire de notre pays sera assurée.