Image n De faible constitution physique, Mohammed Ali dégage, néanmoins, beaucoup de force quand il parle de son pays : «Le Sahara est notre pays, nous l'aimons profondément et nous sommes prêts à donner nos vies pour le libérer.» Le Maroc fait tout pour «nous pousser à renoncer à notre lutte !» Comme tous les Sahraouis, Ezzaoui est outré par les tergiversations du Makhzen : «Le système colonial joue la carte du pourrissement dans l'espoir de nous voir changer d'avis au sujet de notre indépendance. Il croit que nos conditions de vie déplorables sont à même de nous pousser à long terme à accepter de vivre sous sa domination.» «Mais il se trompe sur toute la ligne», poursuit-il. De l'avis de ce membre du Front Polisario âgé de 35 ans, les Sahraouis ne céderont jamais : «Nous resterons debout malgré tout.» «Nous n'avons rien à craindre tant que l'Algérie sera à nos côtés», déclare, de son côté, Mohammed Ali, 47 ans, lui aussi membre du Front Polisario. Mais à la différence d'Ezzaoui, ce père de deux filles a participé à la lutte armée. «J'ai été blessé au ventre et au pied», raconte-t-il. Et si c'était à refaire, vous le referiez ? «Oui, bien sûr», répond-il, tout en arborant un large sourire qui en dit long sur sa fierté d'avoir combattu le colonialisme marocain. De faible constitution physique, Mohammed Ali dégage, néanmoins, beaucoup de force quand il parle de son pays : «Le Sahara est notre pays, nous l'aimons profondément et nous sommes prêts à donner nos vies pour le libérer.» Selon lui, «il n'y a pas un seul Sahraoui qui ne rêve de l'indépendance du Sahara». Ce qui est loin d'être faux, il faut bien le souligner. Pratiquement, tous ceux que nous avons interrogés nous ont exprimé leur soif de liberté, leur souhait de vivre dans leur pays libre et indépendant. Autant dire que les affirmations du Maroc selon lesquelles les Sahraouis veulent seulement vivre dans de meilleures conditions, n'ont aucun fondement. «Nous n'avons pas fait la guerre pour avoir plus de pain, mais pour avoir notre indépendance», commente Mohammed Ali, non sans relever, que même les enfants «choisiront l'indépendance si jamais l'on organise ici un référendum d'autodétermination».