Résumé de la 146e partie n Alvirah et le shérif se sont mis d'accord pour laisser une fausse information circuler. Une façon de faire réagir le vrai meurtrier... Le shérif semblait croire qu'il s'agissait des empreintes du meurtrier, qui se serait caché là en attendant l'arrivée de Hayward. Si cette découverte semblait particulièrement significative, c'est que ces empreintes, laissées par des chaussures de femme, étaient nettement plus grandes que celles correspondant à la pointure de la meurtrière présumée, du 37. «Et ce n'est pas tout, ajoutait le reporter. Il paraîtrait que les bijoux sont en réalité des copies que Hayward aurait fait réaliser lorsqu'il a changé de compagnie d'assurances. Il a toujours craint que Bobby agisse comme il l'a fait encaisse le chèque de la prime et laisse la police venir à expiration. Bref, il semblerait que le voleur des bijoux ait sur les bras un trésor sans valeur.» Alvirah n'avait pas pu s'asseoir à la table d'Elyse, mais elle s'était arrangée pour trouver un siège à la table voisine. Elle mit en marche son micro, tourna sa chaise vers celle d'Elyse et d'une voix forte, s'assurant d'être entendue, elle dit : «L'histoire ne s'arrête pas là. Vous savez que je fouine un peu, et figurez-vous qu'ils sont tellement sûrs que le meurtrier est un client de l'institut que le shérif a demandé l'autorisation de vérifier les pointures des chaussures de toutes les femmes présentes. S'il en découvre une qui correspond aux empreintes, le juge donnera l'autorisation de perquisitionner les bungalows et d'y rechercher les bijoux. — C'est illégal, protesta quelqu'un. — Nous sommes en Californie», lui rappela Alvirah. Elle se pencha le plus loin en arrière possible et entendit Elyse dire à voix basse : «C'est du Cotter tout craché.» Puis elle repoussa sa chaise et pria l'assistance de l'excuser. Alvirah savait qu'une inspectrice de police déguisée en femme de chambre avait pour mission de surveiller Elyse. Toutefois, elle-même avait un autre plan. Quand vint le moment de choisir un des divers programmes de l'après-midi, elle suivit tranquillement Barra Snow jusqu'à son bungalow, se glissa dans le patio et, se collant le plus près possible de la baie coulissante, jeta un coup d'œil à l'intérieur. Elle se recula vivement en voyant Barra inspecter la pièce autour d'elle, puis elle s'avança avec précaution, suffisamment pour apercevoir la jeune femme en train de repousser sur le mur un portrait de Min et de Helmut et de composer la combinaison de son coffre-fort. Un instant après, elle en retirait un sac de plastique transparent dont le contenu formait une masse scintillante. «Je m'en doutais ! souffla Alvirah. Je m'en doutais ! A présent il va falloir qu'elle s'en débarrasse...» Elle fit un pas en arrière. Comme celui de Nadine, le bungalow de Barra était l'un des plus éloignés de la résidence. Il était un peu à l'écart, bordé par un petit bois à l'arrière. Où Barra allait-elle jeter cette quincaillerie ? se demanda Alvirah. (à suivre...)