Chiffre n Une cinquantaine de stations d'épuration (Step) sont en exploitation à travers le territoire national. Selon M. Aït Amara, directeur de l'assainissement et de la protection de l'environnement au niveau du ministère des Ressources en eau (MRE), ces Step épurent environ 250 millions de m3/an. Dix de ces stations ont été mises en service au début de cette année. Une trentaine d'autres sont en cours de réalisation et seront réceptionnées d'ici à 2010, ce qui permettra de porter le volume total épuré à 660 millions de m3/an. «Nous aurons ainsi atteint notre objectif pour le traitement des eaux rejetées qui seront réutilisées dans l'agriculture», affirme le responsable qui rappelle qu'il s'agit là d'un objectif stratégique pour le MRE, qui prend en compte, dans sa politique, les ressources non conventionnelles dont les eaux usées épurées, «sur instructions du président de la République». Une véritable «chasse à la goutte d'eau» est donc engagée, pour reprendre l'expression de M. Benbouaziz, directeur de la communication au niveau du MRE. Les stations en exploitation sont gérées par l'Office national d'assainissement (Ona) et couvrent toutes les régions du pays. 10 d'entre elles sont implantées dans le Constantinois, 25 à Alger, 20 dans l'Oranie 1 à Chlef, 1 à Djelfa et 9 dans le Sud. En 2003, il n'existait que 9 stations, mais leur nombre n'a pas cessé d'augmenter pour atteindre 24 en 2005 et 41 en 2006. Leur fonctionnement est assuré par un effectif de 844 personnes chargées des différentes tâches incluses dans le processus d'épuration. Parmi ce personnel, on trouve des biologistes, des chimistes, des électroniciens, des spécialistes en hydraulique et de simples agents. Au-delà du fait qu'elles permettent d'avoir une ressource hydrique supplémentaire, ces stations constituent un moyen efficace pour la protection de l'environnement. Elles permettent, en effet, de protéger les oueds et les différents cours d'eau, les barrages, les nappes phréatiques, les lacs et le littoral. Cependant, l'agriculture reste le premier bénéficiaire de la généralisation de cette technique. Selon les spécialistes, les eaux usées et les boues constituent un apport considérable pour l'agriculture puisqu'elles contiennent des engrais riches en potassium, en nitrate (azote) et en phosphate. Ces éléments biodégradables sont plus indiqués que les engrais chimiques qui sont difficilement dégradables et qui coûtent les yeux de la tête (entre 4 000 et 5 000 DA le quintal). L'importance de l'apport des eaux usées a incité des spécialistes à suggérer la réalisation de barrages spécialement pour ce type d'eau.