L'Institut du monde arabe de Paris rend hommage dans une exposition intitulée «La quatrième pyramide», à la chanteuse égyptienne Oum Kaltoum qui, 33 ans après sa mort, reste certainement la plus grande star du monde arabe. «As-sett» (la Dame), «l'Astre de l'Orient», «la quatrième pyramide», «la chanteuse du peuple» : autant de surnoms donnés du Caire à Rabat, en passant par Damas, à Oum Kaltoum, au centre d'une exposition qui durera du 17 juin au 2 novembre. Oum Kaltoum est née au début du XXe siècle – la date reste incertaine – dans une famille de paysans modestes du delta du Nil. Agée de quelques années seulement et déguisée en garçon, elle fait vivre sa famille grâce à son talent qui s'exprimait déjà dans des représentations. Sa carrière démarre lorsqu'elle arrive au Caire au début des années 1920 et son succès ne fera que grandir. Le premier jeudi de chaque mois, la radio nationale égyptienne diffusait un concert d'Oum Kaltoum, une tradition inaugurée dans les années 1930 et que la chanteuse a perpétuée tout au long de sa carrière. L'exposition présente quelques-uns de ces enregistrements qui ont tenu en haleine tant d'auditeurs. On dit que la vie s'arrêtait au Caire quand Oum Kaltoum passait à la radio. Des images de concerts sont également diffusées, montrant le charisme de la chanteuse, sa capacité d'improvisation et l'extase de son public. Installé dans le salon reconstitué de la chanteuse, on découvre en outre sur un vieux poste de télévision des interviews où la star se livre. Des extraits de films dans lesquels elle a joué, de vieilles photographies, des objets personnels de la chanteuse prêtés par le musée Oum Kaltoum du Caire : autant de pièces rares présentées pour la première fois en France. Une partie de l'exposition est consacrée à l'engagement de la chanteuse dans la vie publique : en faveur d'un certain féminisme mais surtout de l'unité panarabe. A travers des coupures de presse et des paroles de chansons, on la voit s'impliquer dans l'évolution de la société égyptienne et de la nation arabe.