Nous avons demandé l'avis du professeur Kaci Hadjar, chef de service de gynécologie obstétrique au CHU de Bologhine, pour mieux comprendre le cas de Mme S. A. L'élongation des épaules est une difficulté qu'on pourrait, selon le professeur, contourner par une césarienne. Il s'agit de tractions extrêmes suscitées par des accouchements difficiles dus généralement au poids du bébé. Ces manœuvres, ayant pour but de dégager les épaules du nouveau-né, endommagent les nerfs brachiaux provoquant une paralysie définitive ou temporaire. «Lorsqu'il s'agit d'un gros bébé, soit 4 kg et plus, certaines manœuvres sont indispensables pour faire sortir les épaules du bébé. Et c'est lors de ces manœuvres d'extraction, qui demandent un certain savoir-faire, que les accidents de l'élongation du nerf brachial se produisent», explique le professeur Hadjar. Les filets nerveux étirés entraînent, ainsi, une paralysie qui fait perdre au bras sa tonicité de manière souvent temporaire. En effet, selon notre interlocuteur, la lésion est, en règle générale, appelée à régresser avec une rééducation soutenue. «Lors d'une paralysie transitoire, le bras récupère sa motricité après une longue rééducation. Mais cette situation ne manque pas de créer un réel handicap chez les enfants victimes de ce genre d'accident», signale-t-il. Dans certains cas, cependant, la récupération du bras «endommagé» s'avère un peu plus compliquée, laissant des séquelles définitives. «La responsabilité de cette manœuvre manuelle revient aux médecins, bien qu'on ne puisse pas prendre de précautions dans ce genre de situation qui peut, toutefois, être appréhendée lorsqu'il s'agit d'un gros bébé», tient à faire remarquer le pr Hadjar, un des doyens de la gynécologie obstétrique en Algérie. En somme, que la lésion du plexus brachial soit partielle ou définitive, l'accident est traumatisant aussi bien pour l'enfant que pour les parents, d'où l'importance de la prévention. «Il ne faut pas attendre que ce genre de situation s'annonce et devienne un fait incontournable», estime-t-il. Pour lui, la prévention reste de mise.