L'idée de création d'une Opep de gaz semble être relancée. Une réunion est déjà programmée à Moscou prochainement. Le ministre de l'Energie et des Mines et président en exercice de l'Opep, Chakib Khelil, qui a annoncé ce rendez-vous a affirmé que l'ordre du jour sera axé sur la définition des contours de cette organisation. Invité de la radio Chaîne III, Chakib Khelil a rappelé que le forum des exportateurs de gaz existe déjà depuis 5 ans et un groupe de travail est installé à Doha. Pour lui, en tout cas, une telle organisation ne peut rien changer notamment en matière des prix car "ils sont indexés sur ceux du pétrole et que les contrats sont à long terme". Il faudrait, selon lui, attendre "10 à 15 ans pour voir les prix évoluer". Plus explicite, il souligne que l'idée est "politiquement acceptable, reste à la cerner économiquement". Le ministre indiquera au passage que les prix du gaz "vont baisser durant le premier semestre 2009 en Algérie". Notre pays, a-t-il affirmé, ne peut pas aligner ses prix sur ceux pratiqués à l'international car "le marché est déconnecté, c'est ce qui est constaté d'ailleurs concernant les prix de l'essence". A propos, des prix du baril qui ont perdu plus de 50% en quatre mois, le ministre de l'Energie espère un redressement dans les prochaines semaines. "L'impact de la réduction de la production de pétrole décidée par l'Opep -1,8 million de barils jours- sera perceptible durant les prochains mois" a déclaré Chakib Khelil. Toutefois, une légère hausse est déjà constatée à la fin de la semaine dernière où le baril est cédé à plus de 67 dollars. Le ministre l'explique par la reprise de l'économie américaine et surtout la baisse de la valeur du dollar. L'Opep dira le ministre de l'Energie, attend la réaction du marché avant la réunion du 17 décembre prochain à Oran pour décider de nouvelles mesures, d'autant que plusieurs pays ont déjà baissé leur production de " 5% c'est le cas du Nigeria, des Emirats arabes unis, de l'Iran et de l'Algérie". L'évolution des prix dépendra en tout cas de l'état de santé de l'économie mondiale et de la demande. Mais Chakib Khelil se montre très optimiste, "la tendance haussière sera maintenue à long terme car il y a un désinvestissement dans le domaine énergétique et beaucoup de projets sont à l'arrêt".Abordant la situation interne du cartel, le ministre de l'Energie a souligné que "la politique des quotas n'est pas remise en cause et l'adhésion est totale pour mener à bien la décision de réduction de production comme l'Arabie saoudite, qui a baissé sa production de 800.000 barils ". Mais il fera remarquer que ce pays peut changer de position et se désolidariser, car disposant de moyens de production intense. Pour ce qui est du différent qui oppose Sonatrach à la partie espagnole à propos de la révision du prix du gaz, M. Khelil a affirmé que la compagnie nationale des hydrocarbures attend le verdict de l'arbitrage. Quant à Gazprom, Chakib Khelil a précisé que le principe de réciprocité doit s'appliquer en matière d'investissements entre les deux parties. "Si nous autorisons Gazprom à investir en Algérie, Sonatrach doit le faire en Russie également", a-t-il déclaré. Par ailleurs, le ministre de l'Energie a mis en avant les performances de la compagnie nationale des hydrocarbures à l'étranger, c'est le cas au Pérou où Sonatrach est engagée dans des projets. Au sujet des investissements engagés en Algérie grâce aux revenus du pétrole, Chakib Khelil a affirmé que les besoins du pays sont importants pour augmenter le niveau de vie des citoyens qui reste très bas avec seulement un PIB de "4 000 à 5 000 dollars par habitant et par an".