Résumé de la 1re partie En décembre 1948, dans une ville allemande, Irna reçoit la visite de son beau-père. Vous l?aimez ? Oui bien sûr, ça se voit. Moi aussi j?aime mon fils, et pourtant, il ne m?a jamais rien dit à moi non plus. Tout ce que je sais, je l?ai appris dans le journal. Même sa condamnation à mort. Ania a sursauté : «A mort ? On l?a condamné à mort ? Mais comment se fait-il ? Il s?est évadé ?» ? Pas vraiment. Ecoutez, je vais vous dire ce que je sais et comment je l?ai su. Moi aussi je croyais que mon fils était mort. Cette femme qu?il a tuée, je n?ai vu que sa photo dans un magazine. C?était une jeune fille brune et très belle. D?après ce qu?on disait, elle était gouvernante chez des gens. Herbert était amoureux d?elle, et elle n?en voulait pas. Elle avait des amants bien plus riches que lui. Alors un jour, il est allé la supplier et elle l?a jeté dehors. Il a tiré sur elle. Trois balles. Et en tirant sur elle, il a tué aussi une petite bonne qui se trouvait là. La police l?a arrêté immédiatement. j?ai voulu le voir. Je suis venu de loin pour ça, mais on ne me l?a pas permis. Herbert était militaire, il continuait ses études d?ingénieur dans l?armée. Pendant la guerre, un militaire assassin, c?était grave. S?il n?y avait pas eu l?autre morte, la petite bonne, ils l?auraient peut-être mis en prison seulement, pour crime passionnel, mais le tribunal l?a condamné à mort. J?ai su qu?on le transportait dans une autre prison pour l?exécuter. J?ignorais laquelle. C?était en octobre 1944. Impossible d?en savoir davantage. je suis resté à Cologne quelques jours, essayant d?avoir des renseignements, mais c?était la panique. Le pays était bombardé, cerné par les alliés, tous les moyens de communication étaient coupés. Alors je suis rentré chez moi, persuadé qu?il était mort, sans que je le revoie. C?était mon fils unique, vous savez. Sa mère était morte en le mettant au monde. Je n?avais plus personne. ? Mais alors ? Comment avez-vous su où il était ? ? ça aussi c?est toute une histoire. Après la guerre, j?ai cherché à savoir où il avait été exécuté. J?espérais qu?un jour, on me montrerait une tombe quelque part. Bien sûr, je n?ai rien découvert. Sauf que le convoi qui l?avait transporté ce jour d?octobre, avait été bombardé par les Américains. Les prisonniers, vivants ou blessés, avaient été transférés dans un camp pour y être interrogés. J?ai fait une demande à l?armée américaine, pour rencontrer des survivants, pour qu?ils me parlent de mon fils, qu?ils me disent comment il était mort. J?ai fini par rencontrer quelqu?un. Un homme qui avait été interrogé en même temps que lui ! C?est comme ça que j?ai appris qu?il était vivant. ? Que vous a dit cet homme ? Pourquoi a-t-il été libéré ? ? Il ne savait pas. Simplement, Herbert lui aurait dit : «Je suis libre. J?aurais préféré ??crever??». Et comme l?autre lui demandait ce qu?il allait faire, il répondit : «J?ai presque mon diplôme d?ingénieur électricien. Un officier m?a dit que je trouverais sûrement du travail chez eux» Voilà ce que je savais il y a deux ans ; qu?il était vivant quelque part en Allemagne, et qu?il travaillait sûrement pour les Américains. Alors j?ai cherché. On m?a renvoyé d?une ville à l?autre, d?un bureau à un autre, pendant deux ans. Et hier, j?ai appris qu?il vivait ici. Je n?étais pas très sûr, car il avait modifié notre nom. Nous nous appelons Riggersthoffen. Il n?a gardé que Rigger. Ania est muette à présent. Le vieil homme se lève pour partir.(à suivre...)