Résumé de la 1re partie n En se réveillant d'un profond sommeil, Durand-Dupont est horrifié de voir son appartement complètement vidé de ses meubles. Il apprend que c'est l'œuvre d'un commissaire de police et d'un huissier qui ont procédé à une saisie… Celui-ci déclenche une campagne de presse. Les autres journalistes, alléchés par le côté comique de l'affaire, se précipitent. Ils trouvent Durand-Dupont très pittoresque, d'autant plus qu'il en fait un maximum, hurlant au charron : «On m'a volé !» Et fort de son bon droit, le voilà qui porte plainte contre... l'huissier. Celui-ci fait la sourde oreille et renvoie la plainte. La télévision s'en mêle et se rend chez Durand-Dupont pour l'interroger. Le «taxi» s'en donne à cœur joie et raconte ses malheurs ; emporté par son élan, il se répand en injures et en imprécations diverses. Au passage, il insulte le commissaire-priseur et l'huissier. Gros succès, car tout cela se passe à une heure de grande écoute… C'est un coup à se retrouver animateur d'une émission en prime time ! Il y eut une très forte audience. Parmi ce public une dame, seule devant sa télévision, au fond du XVIIIe arrondissement, est particulièrement intéressée par la prestation de Durand-Dupont. Elle s'écrie : «Ah le salaud !», ou quelque chose d'approchant. Pour quelle raison ? C'était l'ancienne épouse de Durand-Dupont, et depuis deux ans, elle avait porté plainte pour abandon de famille et non-paiement de pension alimentaire. La police avait lancé un mandat d'amener contre le zigomar, qui demeurait introuvable... et vivait à quelques stations de métro de là! En définitive, Durand-Dupont, victime d'une erreur de saisie mais condamné en correctionnelle, s'est retrouvé en prison dès le lendemain de sa prestation télévisée. De l'inconvénient de l'abus de publicité... Mais, parfois, le rebondissement est tragique... Je me souviens d'une autre vente sur saisie de justice. Des créanciers avaient obtenu de faire vendre les meubles d'un quidam qui ne payait pas ses dettes. Un confrère était là, avec le commissaire de police, le serrurier, les déménageurs. On sonne chez le saisi, mais comme on n'obtient aucune réponse, le commissaire ordonne de procéder à l'ouverture de la porte. A l'intérieur de l'appartement, ils ont la triste surprise de constater que l'occupant, sans doute désespéré, s'est pendu au lustre. Que faire dans ce cas ? Suspendre la vente, comme c'est la règle. Mais le soir même, à l'hôtel Drouot, les commissionnaires vendaient la corde du pendu comme porte-bonheur