Le carnaval de Ayrad, célébré autrefois le jour de l'an du calendrier agricole, a, comme les autres carnavals, disparu, mais, grâce à l'effort des associations culturelles, il a repris, depuis quelques années, une seconde vie. Il est vrai qu'on n'assiste plus aux fastes des festivités d'autrefois, mais il remet, dans cette région de l'ouest algérien – les Beni Snous –, au goût du jour les fêtes d'antan. La mascarade commence la nuit et se poursuit jusqu'à l'aube. Le personnage principal porte le nom de Cheikh Boumennan. Il se signale par son costume hétéroclite : un turban noir volumineux, orné de chapelets et de coquillages. Il est vêtu de haillons, car il est de tradition que ses vêtements soient déchirés pour symboliser l'année qui vient de mourir et il est chaussé de souliers noirs. Le visage est recouvert d'un masque, taillé dans une toison noire que l'on a percée de trois trous : deux pour les yeux et un pour la bouche. Le personnage tient à la main une longue gaule et il porte un cornet de fer qui amplifie ses cris. Deux autres personnages sont habillés comme Cheikh Boumennan : ils portent le même masque et sont munis de la même gaule, mais ne portent pas de cornet, car seule la voix du personnage principal a le droit de dominer.