Méfiances Depuis l?instauration du multipartisme en Algérie, chaque rendez-vous électoral a droit à son lot de suspicions quant à la transparence du résultat du scrutin. Assisterons-nous, cette fois, à un scrutin propre, honnête et transparent ? Le doute est sur toutes les lèvres des candidats déclarés ou potentiels, au vu de ce qui s?est passé lors de précédents rendez-vous électoraux. La fraude a entaché des votes. La fraude a donc faussé des résultats et les vrais vainqueurs n?étaient pas toujours ceux qu?on a déclarés. Des candidats des formations politiques émettent un très fort doute quant à la neutralité de l?armée. Mais ne s?agit-il pas surtout de mettre à l?index une administration spécialisée dans le bourrage des urnes ? On voit mal comment la grande muette peut tricher si ce n?est que jouer sur les résultats de bureaux spéciaux. Mais on sait désormais que l?administration a toutes les capacités de verser dans la fraude outrancière. C?est pourquoi, cette fois-ci encore, l?Exécutif est le premier mis en cause. On lui reproche vivement un manquement à l?obligation de neutralité. A l?annonce du soutien du RND à une seconde candidature de Bouteflika, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer le double statut d?Ahmed Ouyahia., poussant certains à qualifier son gouvernement de «staff de campagne». Comme gage donc de bonne volonté de la part des pouvoirs publics, les candidats exigent pas moins que le remplacement des hommes censés gérer l?opération électorale. La justice n?est pas en reste. Sa neutralité est plus que souhaitée pour des élections «propres». Elle doit superviser l?action des commissions, traiter les litiges électoraux et contrôler le travail de l?administration tout au long de l?opération électorale. C?est dire l?importance du pouvoir judiciaire lors de tels événements. Toutefois, sa neutralité ne serait qu? «illusoire». Selon un responsable de parti «avec le maintien du trio Ouyahia-Zerhouni-Belaïz, nous avons de très bonnes raisons de penser que l?état-major de la fraude est d?ores et déjà mis en place». Autre sujet de discorde et de suspicion, les bureaux spéciaux. La perspective de la présidentielle d?avril 2004 remet encore sur le tapis la question du vote des corps de sécurité. Vote dont les résultats sont, selon les partis politiques, utilisés selon le bon vouloir du gouvernement en place. Tantôt les chiffres sont revus à la hausse, tantôt à la baisse, mais personne ne sait à combien s?élève le nombre de ces voix issues des corps constitués. C?est fluctuant. C?est selon. Alors ? Cette fois-ci tout rentrera-t-il dans l?ordre ? Le voile de l?opacité sera-t-il déchiré pour que l?urne soit de verre, c?est-à-dire transparente ? Ceux qui sont au pouvoir actuellement et qui ont la charge d?assurer le scrutin, l?affirment. C?est à voir !