Pratique n «La sexualité se pratique normalement aussi bien à l'intérieur des hôtels que sur les plages», affirme le Dr Abdelhak Mekki, directeur exécutif à la Fondation pour la promotion de la santé et de développement de la recherche médicale. Selon le responsable de la Forem, au cours de l'été dernier, la Fondation a distribué environ 45 000 préservatifs dans les hôtels du seul littoral algérien. Cela explique, si besoin est, que «la sexualité demeure un phénomène qui se pratique normalement à l'intérieur même des hôtels, voire sur les plages», soutient notre interlocuteur qui voit dans cet état de fait «un des symboles de la mutation de la société algérienne (…).» «La jeunesse algérienne est en train de muter tout en sachant, bien entendu, qu'il n'y pas que les garçons qui sont concernés par la phénomène de la sexualité, on y trouve aussi les filles, naturellement», précise-t-il. A propos du «danger» que feraient peser sur la santé publique les immigrants clandestins venus de l'Afrique subsaharienne que certaines voix accusent d'avoir accentué l'étendue du sida dans notre pays notamment dans sa partie sud, le Dr Mekki réfute cette allégation en expliquant que si cela avait été réellement le cas, on aurait dit exactement la même chose des émigrés algériens en Europe ou aux Etats-Unis. En conséquence de quoi, «c'est un argument qui me paraît complètement faux que de considérer que les immigrants subsahariens, par leur définition ou leur statut même, sont porteurs du virus du sida», martèle M. Mekki. Pour lui, «le problème du sida, on le sait aujourd'hui, ce sont les transmissions au cours des rapports sexuels et que, parfois maintenant, il y a des transmissions entre la maman et l'enfant, c'est-à-dire à la naissance.» C'est le cas de le dire aussi pour les hémophiles qui, autrefois, en allant changer leur sang, pouvaient attraper facilement la maladie, faute de disponibilité des systèmes de contrôle. «Heureusement que ce n'est plus le cas aujourd'hui» rassure-t-il. Aussi, M. Mekki suggère qu'il faille «raison gardée quand on parle des étrangers.» «Maintenant, souligne-t-il, si l'on tient compte des statistiques officielles d'Air Algérie, il y aurait 10 millions d'Algériens qui voyagent chaque année, ce qui signifie qu'ils peuvent attraper la maladie très facilement, sans oublier évidemment qu'il y a aussi des étrangers qui viennent chez nous. Donc, le sida on peut l'avoir sans les clandestins», affirme-t-il. Par ailleurs, M. Mekki a indiqué que la Forem a réalisé une enquête, il y a deux ans, auprès de 800 prostituées issues de 10 wilayas du pays. Celle-ci, réalisée par des étudiants en médecine, a conclu que bien que les prostituées soient «relativement protégées», il n'en demeure pas moins que 60% d'entre elles font fi des règles de protection dans les rapports sexuels qu'elles entretiennent. En outre, M. Mekki annonce que 2% des prostituées sondées sont des mineures.