La pluie est un bienfait de Dieu : sans elle, il n'y a pas de culture, il n'y a pas, non plus, de vie. C'est pourquoi, dès que la pluie tarde à tomber, on commence à s'inquiéter et à guetter le moindre nuage porteur de pluie. Si l'absence de pluie risque de compromettre le travail de la terre, on recourt alors à divers rites censés favoriser la venue de la pluie. L'islam connaît le rituel de l'istisq'â ou demande de la pluie. C'est une prière tout à fait orthodoxe, recommandée même par le Prophète, qui a ses règles et qui finit par une invocation, demandant à Dieu de briser le cercle de la sécheresse et de faire venir la pluie. Si ce rite est, aujourd'hui encore, pratiqué dans les campagnes et dans les villes, il était, autrefois, accompagné par des cérémonies traditionnelles, venant sans doute du fond des âges. Si dans ces cérémonies, on invoque Dieu et le Prophète, on recourt aussi à des rituels et à des représentations antérieures à l'Islam. Ainsi, l'invocation d'un «génie de la pluie» ou la procession d'une poupée, vêtue en fiancée, et promenée de maison en maison, rappelle les anciennes divinités. Les deux rites les plus connus en Algérie et au Maghreb sont la Fiancée d'Anzar et Telghonja.