Evolution n C'est la première fois que le chef du gouvernement irakien évoque un calendrier de retrait des forces US d'Irak. Une volonté qui s'affronte malheureusement au refus catégorique de Washington. Partisan jusque -là d'une présence «prolongée» des forces américaines en Irak, le Premier ministre irakien, Nouri al– Maliki, vient d'effectuer une volte-face. Il a indiqué, hier, avoir demandé aux Etats-Unis de fournir un calendrier de retrait de leurs troupes en Irak, mais la Maison-Blanche assure ne pas négocier de date fixe, auquel le président Bush s'est toujours dit opposé. «L'idée est d'arriver à un mémorandum d'accord sur le retrait des troupes (américaines), ou d'établir un calendrier de ce retrait», a déclaré dans un communiqué M. Maliki, alors que Bagdad et Washington négocient un accord sur la présence américaine à long terme. Le mouvement d'opposition chiite de Moqtada Sadr, bête noire de Washington, a annoncé qu'il soutenait le gouvernement irakien dans cette démarche. «Nous encourageons tout progrès concernant le retrait des forces américaines d'Irak», a déclaré le porte-parole du mouvement. La Maison-Blanche a assuré, lundi, que les Etats-Unis ne négociaient pas avec l'Irak de calendrier de retrait des troupes américaines. Cependant, M. Stanzel a distingué entre des «dates fermes», auxquelles les soldats américains seraient tenus de quitter le pays, et la notion de durée de leur engagement en Irak. «Il est important de comprendre qu'il ne s'agit pas de discussions sur la date ferme d'un retrait», a dit M. Stanzel. Mais, «quand vous trouvez un accord, cela ne veut pas dire que vous ne vous entendiez sur une certaine notion de durée», a-t-il dit. M. Stanzel s'est gardé de réaffirmer explicitement l'opposition constante du président George W. Bush à tout calendrier de retrait, dans le souci apparent de ne pas paraître contredire le Premier ministre irakien. M. Bush s'est pourtant constamment opposé à un tel calendrier, disant vouloir adapter la tactique aux circonstances et refusant de lier les mains de ses généraux, mais tout en assurant qu'il respecterait la souveraineté irakienne. Ses adversaires démocrates, majoritaires au Congrès américain, ont tenté en vain de lui imposer ce calendrier depuis 18 mois. La question du retrait d'Irak est un des enjeux majeurs de la présidentielle américaine de novembre. Ce débat ressurgit alors que Washington et Bagdad négocient un accord devant régler l'épineuse question de la présence américaine dans le pays après 2008, en offrant un cadre légal pour le maintien des forces américaines à l'expiration, le 31 décembre 2008, du mandat donné par le Conseil de sécurité de l'ONU.