Les chants d'Anzar se ressemblent d'une région à une autre. Partout, on supplie la pluie personnifiée, de venir : «Anzar ! Anzar ! Ô pluie, brise le cycle de la sécheresse ! Que le blé mûrisse dans la montagne ! Ainsi que dans la plaine.» La pluie, disent ceux qui ont assisté à ces rites, ne manque pas de tomber ! L'expression Fiancée de la pluie, tislit n' wenzar, se retrouve, au Maroc, chez les populations amazighes du Maroc central et chez les Rifains. Mais ici, on ne promène pas une jeune femme vêtue en fiancée, mais on fabrique une poupée, à partir d'objets divers : cuiller à pot, entonnoir, pelle et que l'on habille en fiancée. Tous ces objets sont symboliques et évoquent la pluie que l'on veut provoquer : la cuiller à pot (aghonja en berbère), sert à puiser l'eau, l'entonnoir sert à transvaser des liquides, notamment l'huile, symbole de fertilité et la pelle rappelle le travail de la terre et les moissons. La poupée est appelée soit Telghonja (voir plus loin), soit Tislit n' wenzar. On remarque, cependant, que chez les Tsoul, elle est appelée manta. Ce terme se retrouve à Tanger sous la forme mat'a et correspond à une cérémonie au cours de laquelle les paysans se disputent une poupée, au milieu du blé en herbe.