Ailleurs, comme c'était le cas à la Casbah d'Alger, et comme c'est le cas dans d'autres régions, le rite s'appelle Aghondja (nom berbère de la louche et de la cuiller à pot, passé en arabe sous la forme ghondja) : la louche est habillée en fiancée et on la promène dans les rues, en suppliant la pluie de tomber. Les passants sortent au passage du convoi et l'aspergent d'eau ; en quête également de la nourriture avec laquelle on prépare un repas que l'on partage, entre les participants. Signalons que le nom d'aghondja comme le rite sont communs aux arabophones et aux berbérophones. Les chants, comme ceux d'Anzar, invoquent la pluie : «Ô Aghondja apporte-nous la pluie, que l'eau coule et qu'elle arrose la terre !» Comme Anzar, Aghondja est, ici, une sorte de personnage surnaturel, génie ou autre, capable de faire tomber la pluie. Ces rites sont complétés par d'autres rites, visant également à apporter la pluie. Ainsi, dans la région de Tlemcen, on arrosait, en période de sécheresse, les terrasses et les toits des maisons, pour appeler la pluie. Chez les Beni Chougrane, les femmes promènent une vache noire et on asperge la procession d'eau. On considère que si la vache urine au cours de la cérémonie ou après, il pleuvra.