Processus n Le président syrien a exclu toute concession sur le Golan. «Dès le début du processus de paix, nous avons parlé de relations normales à établir avec l'Etat hébreu dans le cadre d'un accord de paix», a affirmé, hier, dimanche, Bachar al-Assad dans un entretien diffusé par la chaîne de télévision Al-Jazira «Qu'on les appelle des relations normales ou de normalisation, peu importe. Ce sont des relations normales comme n'importe quelles autres relations entre deux Etats avec des ambassades, des liens et des traités», a-t-il ajouté. «Les choses pourraient se dégrader comme elles pourraient s'améliorer. La relation pourrait être chaleureuse, comme elle pourrait être froide. Cela fait partie de la souveraineté de chaque Etat. C'est ce que nous appelons des relations normales», a-t-il dit. «Tout pays qui souhaite régler les problèmes du Proche-Orient doit parler avec la Syrie», a aussi déclaré Al Assad dans une interview accordée à la chaîne publique française France 2. «On ne cherche pas des symboles», a déclaré Assad. «Une fois l'accord de paix signé, les symboles deviennent de grande importance», a-t-il souligné. Evoquant l'enquête de l'ONU sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en février 2005, il s'est dit «convaincu qu'aucun Syrien n'était impliqué dans ce crime». Interrogé également sur les réformes démocratiques en Syrie, il a insisté sur la situation politique et sociale difficile de son pays, évoquant notamment la montée de l'extrémisme. Présent dans la capitale française pour le sommet du lancement de l'Union pour la Méditerranée (UPM), le président Assad a eu des discussions indirectes avec le Premier ministre israélien Ehud Olmert par l'intermédiaire du Premier ministre turc, selon une source israélienne. «On est encore dans le dialogue indirect, mais à haut niveau», a indiqué une source diplomatique israélienne. Après un gel de huit ans, la Syrie et Israël ont repris en mai des négociations indirectes, sous l'égide de la Turquie afin de parvenir à un accord de paix. En échange de la paix, la Syrie exige la restitution intégrale du plateau du Golan conquis par l'armée israélienne en juin 1967 et annexé par l'Etat hébreu en 1981. Dans son entretien à Al-Jazira, M. Al Assad a expliqué que ce dialogue indirect jetait «la base pour des négociations directes». «Si cette base n'est pas saine, les négociations directes finiront par échouer», a-t-il prévenu. Il a estimé que l'établissement de la confiance entre la Syrie et Israël «passait par des actes, et ces actes se vérifient précisément dans la disposition d'Israël à restituer à Damas ses pleins droits sur le Golan». D'ailleurs, a-t-il dit, «je ne céderai aucun pouce du territoire et je ne ferai aucune concession concernant la souveraineté de la Syrie sur le Golan», a-t-il affirmé. La veille, Al Assad a exprimé le souhait que Washington et Paris puissent contribuer à un accord de paix israélo-syrien, mais a exclu des négociations de paix directes avec l'Etat hébreu avant l'installation de la prochaine administration américaine. La dernière série de négociations israélo-syriennes (1999-2000), organisée aux Etats-Unis, avait achoppé sur la question du Golan. Les deux pays sont formellement en état de guerre depuis 1948, mais ont signé des accords d'armistice et de cessez-le-feu.