Dans le premier quart du XXe siècle, Emile Laoust a rapporté plusieurs rites d'Aghondja chez les Berbères du Maroc. Ainsi, chez les Oulad Yahia, quand il ne pleut pas, les fillettes vont de maison en maison, en portant une cuiller remplie d'eau, chantant : «Ô mère d'espérance ! Nous espérons en Dieu notre Maître pour avoir la pluie !» Les gens leur font l'aumône et versent dans leur cuiller un peu d'huile. Chez les Igliwa, la cuiller est fixée au bout d'un long roseau et portée processionnellement dans un mausolée, par des enfants qui chantent : «Ô Telghondja, ô mère d'espérance, ô Dieu apporte la pluie !» Chez les Zemmour, la cuiller, fixée en croix à un roseau et parée d'un collier, est escortée par les femmes. Elles quêtent de la farine pour la confection d'un plat auquel elles convient les hommes. On élève des kerkours où pierres superposées que les hommes détruisent à coup de fusil, sans doute pour stimuler le bruit du tonnerre de l'orage porteur de pluie. Dans certains villages du Maroc, on donne, à Telghondja un époux, appelé argaz n Telghondja ou «mari de Telghondja», appelée parfois Anzar, c'est-à-dire «la pluie», terme masculin en berbère.