"Mystérieuse" La contrée est cachée par une colline éloignée de 3 à 4 km. À l?origine, une source jaillissait au milieu des dunes. Les teintes de ses eaux se confondaient avec les couleurs du sable doré. Ville située au sud-ouest de l?Algérie aux confins frontaliers du Maroc, jadis petite capitale de l?Oranie, elle demeure esseulée dans la vallée de sable entre l?immensité monotone des Hauts-Plateaux et la fournaise du Sud. Considérée comme la porte du Sahara, elle est entourée de plusieurs oasis (Tiout, Hammam-Ouarka, Moghrar, Sfissifa). En y pénétrant par la route du Sud, Aïn Sefra semble nonchalante sur les flancs verdoyants de gigantesques dunes, mais en arrivant par la route du Nord, elle surprend le voyageur, qui voit cette contrée pour la première fois. Elle est cachée par une colline éloignée de trois à quatre kilomètres. Ce n?est qu?en accédant au sommet qu?apparaît, d?une manière inattendue, un paysage aussi beau que pittoresque. À première vue, l?on embrasse l?arrière-plan constitué par le Djbel Mekter, montagne exposée par sa position au soleil, presque toute la journée et dont les lumières, à partir de l?après-midi, l?enveloppent d?une teinte mauve qui s?accentue au fur et à mesure que les luminosités s?éloignent. Au pied de cette montagne, d?immenses dunes s?étendent sur plusieurs kilomètres en longueur et en s?avançant également sur un grand espace sur sa largeur. En parallèle à Mekter, c?est le Djebel Aïssa de plus de 1 000 m d?altitude. Aïn Sefra (1 000 habitants en 1900) avec ses saints (Sidi Boutkhil, S. Boudjemaâ), cit. Isabelle Eberhardt, ses jardins bleuâtres, resplendissants, faisait la fierté de ses habitants car c?était le Petit-Paris. Aïn Sefra, qui a été un bastion de la résistance populaire au colonialisme dans le Sud oranais, avec l?insurrection de Cheikh Bouamama et pendant la guerre de Libération nationale, en passant par Mohamed O. Ali et les glorieux combattants des djebels Mzi et Bouamoud, a connu toutes les vicissitudes du destin. Hier, foyer d?importantes activités politiques PPA, MTLD, OS, FLN... d?activités culturelles, économiques, sportives, importante sous-préfecture, territoire militaire durant l?occupation française, aujourd?hui, toute activité s?est vue progressivement éteinte, elle est devenue une ville fantôme où déambule tristement le spectre du chômage pour des centaines de jeunes. Elle subit brusquement une dégradation, voire une clochardisation, jamais connue ou égalée.