Constante n Les parents, c'est connu, veulent ce qu'il y a de mieux et de plus prestigieux, pour leurs progénitures. Le rôle des parents dans la réussite de leurs enfants au bac et leur orientation dans l'enseignement supérieur reste toujours déterminant. Leur vœu – qui se résume en une carrière dans les métiers de prestige – et celui de leur enfant ne se rejoignent pas toujours, ce qui crée des malentendus. Les exemples ne manquent pas pour illustrer cette vérité. Cela s'est passé à Bab Ezzouar, lors des journées portes ouvertes sur l'université. Un parent arrive à l'improviste devant le stand de l'Ecole nationale des travaux publics (Entp), écarte tout le monde et lance sa doléance au préposé au stand : «Voici mon fils, il s'intéresse aux travaux publics, expliquez-lui !», lance-t-il sur un ton autoritaire. Embarrassé, le représentant de l'Ecole se met à parler au nouveau bachelier qui ne dit aucun mot : «les travaux publics commencent dès que tu sors de la maison…» Le père n'a remarqué l'étrangeté de son comportement qu'en constatant que tous les regards des personnes présentes sur les lieux sont braqués sur lui. Il a dû s'excuser. Au-delà de ce fait anecdotique, c'est le sentiment d'inquiétude – qu'affichent régulièrement les parents – qui se dévoile. Samia, qui ne s'est pas fait accompagner par ses parents, témoigne : «j'ai décroché mon bac avec 11,40/20. Mes parents souhaitent que je suive des études en médecine, en pharmacie ou en paramédical. Comme ma mère consulte régulièrement un médecin, ils pensent en faire l'économie s'ils ont un médecin à la maison. Je n'ai pas l'intention de faire ce métier quand bien même ma note au bac me le permettrait. Le plus difficile dans tout cela, c'est de le leur expliquer.» Les parents de Samia, comme bien d'autres, pensent qu'il suffit de réussir le fameux examen pour se voir ouvrir toutes les portes de l'enseignement supérieur. Ce n'est pas toujours le cas. Samir, lui, s'est fait accompagner de tous les membres de sa famille à l'université de Bab Ezzouar. Interrogé sur ses prétentions, il répond : «je veux faire médecine.» Avec 15 de moyenne au bac, il est vrai, son vœu est indiscutable. Sa famille l'accompagne pour différentes raisons : les uns pour découvrir pour la première fois à quoi rassemble réellement une université, comme son père et ses petits frères, et les autres pour simplement être à ses côtés. «Nous sommes fiers de lui», lance sa mère. Lors des journées portes ouvertes, les parents des bacheliers se font cependant désirer. Quelques-uns seulement ont fait le déplacement avec leur candidat à l'université. Les raisons de cette «défection» sont multiples. Toujours est-il que les concernés préfèrent visiter l'université avec les anciens camarades de classes.