Résumé de la 6e partie n Les récits un peu cocasses des habitants de Karatepe continuent... 14 - Les bergers Deux bergers de Karatepe font paître, l'un des chevreaux, l'autre des moutons. L'air est tout embrumé, c'est le plein été, c'est anormal pour la saison. Ils regardent autour d'eux. En haut d'un arbre desséché un oiseau s'est perché... L'un dit : — Est-ce que tu vois cet oiseau ? L'autre dit : — Espèce de drôle, ce n'est pas un oiseau, c'est un chevreau. Chevreau... Oiseau... Ils se disputent un bon moment. Un peu plus tard, l'oiseau bat des ailes et s'envole. Le premier dit : «Reconnais-le, c'est un oiseau. Il est parti en s'envolant. L'autre, toujours entêté, répond : — Qu'il vole ou qu'il ne vole pas, c'est un chevreau.» Et ils recommencent à se disputer. 15- Le chamelon Les gens de Karatepe s'en allaient vers les pâturages d'été. En chemin, ils aperçoivent un chamelon mort. Se trouvant dans une caravane qui était passée avant, le petit animal s'était embourbé, la boue avait collé à son pied comme une botte, il avait glissé, était tombé et il gisait mort dans le fossé... L'un d'eux le voit couché là et appelle les autres : — Eh, les amis. Qu'y-a-t-il ? — Venez donc, j'ai trouvé quelque chose ici. Mais qu'est-ce que c'est ? Mon vieux, il y a quelque chose. Venez donc. Ils arrivent alors et se rassemblent autour du chamelon. Ils regardent tous ce que cela peut bien être ? Mais ils ne trouvent pas. Ils demandent alors à un vieux qui venait d'arriver : — Ami, qu'est-ce que c'est ? — Que voulez-vous que ce soit ? Un chameau, pardi ! — Qu'est-ce que tu en sais ? — Eh bien, regarde donc : on lui a frappé la plante des pieds, on lui a tordu le cou. On voulait en faire un chameau, on n'y est pas arrivé, alors on l'a laissé là. 16- La chèvre et la forêt (1re partie) En 1942, il y eut, de la part des Eaux et Forêts, un avertissement très sévère pour la protection de la forêt : interdiction de transhumer et de quitter son village... L'ordre était formel et strict, tout le monde resta dans son village. Un peu plus tard, les troupeaux recommencèrent à passer. Nous nous sommes demandés ce qui était arrivé, où ils allaient, et pour quoi ils circulaient à nouveau, puisque la transhumance était interdite. Nous n'étions au courant de rien... Alors quelqu'un a raconté qu'on avait choisi deux avocats, l'un Chèvre, l'autre Forêt, pour plaider. Ils se sont rendus au Tribunal. La Forêt a dit : «Je donne tant de coupes, cela fait tant d'argent, et par exemple d'un de mes arbres on tire 10 m3 de bois.» Le Tribunal a calculé que 10 m3 de bois à tel prix faisaient tant (à suivre...)