L'augmentation des accidents de la circulation est étroitement associée aux périodes des vacances. C'est le constat fait par un représentant du ministère des Transports. Selon lui, l'été reste le moment le plus redouté tant les pertes en vies humaines et les dégâts matériels sont plus élevés. Pour espérer faire arrêter l'hécatombe sur nos routes, il faudra «automatiser, voire systématiser les sanctions» contre les chauffards, a-t-il souligné. C'est ce qu'a annoncé, ce matin sur les ondes de la Chaîne III, le sous-directeur chargé de la circulation routière au ministère des Transports, Tahar Messaoud Nacer. De son côté, le ministère des Transports s'applique à chapeauter cet exercice. L'invité de la radio mettra en relief le fait que cet exercice, ô combien délicat, nécessite une expertise et une formation spécialisée pour déterminer les circonstances exactes des hécatombes routières. M. Messaoud Nacer plaide pour «l'automatisation et/ou la systématisation des sanctions» à l'égard des chauffards contrevenants et préconise que les services de sécurité se dotent de fichiers et de coordonnées «fiables» des personnes contrevenantes de manière à procéder illico à la ponction du montant de l'amende. Il affirme que le rôle du ministère des Transports c'est d'«élaborer les cadres législatif et réglementaire en concertation avec les services concernés auxquels il appartient, ensuite, de prendre les mesures qu'ils jugent nécessaires». L'intervenant suggère que les mesures de coercition soient accompagnées d'«actions d'information, de sensibilisation», sans toutefois perdre de vue les sanctions qui peuvent mener directement en prison. Les accidents de la circulation sont de plus en plus nombreux et meurtriers : plus de 1 600 morts durant les six premiers mois de l'année 2008. «En dépit du port généralisé de la ceinture de sécurité qui réduit le taux de mortalité de 30%, on constate malheureusement que les vies humaines sont de plus en plus fauchées sur nos routes.» «Et cela s'explique essentiellement par la violence des chocs qui traduit, à son tour, la vitesse excessive qui précède l'accident. On est ainsi devant une problématique comportementale qu'il faut sanctionner : les conducteurs algériens savent conduire mais ne savent malheureusement toujours pas «se conduire» et, pire, ne respectent pas les prescriptions du code de la route. Le facteur risque augmente durant la période des vacances, souligne l'invité de la radio, qui indique qu'un tiers des accidents (plus de 30%), sont comptabilisés durant cette période. De plus, 30% des blessés et des tués sont enregistrés au cours du troisième trimestre. A en croire M. Messaoud Nacer, le bilan des 1 600 morts enregistrés n'est que partiel et ne reflète pas la réalité du terrain. Car, selon lui, ce chiffre ne fait que reprendre les statistiques de la Gendarmerie nationale et occulte les chiffres de la Sûreté nationale qui, elle, s'occupe du milieu urbain. En outre, l'intervenant souligne que le nombre d'accidents durant le troisième trimestre de l'année 2007, a relativement baissé comparativement à l'année 2006, il n'en demeure pas moins que ces accidents ont été plus mortels. «Tout le monde s'accorde à dire, actuellement, que le facteur humain est à l'origine de cette hécatombe», dit-il. Pour contrôler la vitesse sur le réseau routier, il faut mettre à la disposition des services de sécurité suffisamment d'équipements mais aussi d'hommes. «Malheureusement, nous ne sommes toujours pas en mesure d'expertiser convenablement les causes des accidents et souvent nous nous focalisons sur des causes qui ne pourraient pas être à l'origine des accidents», déplore-t-il. «Pour que l'action soit efficace, il faudrait d'abord mettre plus de moyens entre les mains des services de sécurité en charge de la circulation routière», préconise-t-il. «Et là, si on doit combattre les excès de vitesse, il faut également agir sur l'infrastructure, aussi est-il nécessaire d'augmenter le nombre de radars car «nous n'en avons pas suffisamment pour un réseau routier qui est de 108 000 km.» Cela sans parler de l'autoroute Est-Ouest.