Résumé de la 6e partie n Cette fois, le sultan envoie son fils chercher le sang des gazelles qui irrigue les pommiers et nourrit l'oiseau magique... L'ogre mangea et but à satiété puis le prince s'en approcha, lui coupa les ongles, lui tailla les moustaches et le rasa. L'ogre lui demanda alors : — Qu'est-ce qui t'amène ici pour la troisième fois ? Celui qui t'envoie veut sans aucun doute ta mort. — Dis-moi comment je peux obtenir le sang des gazelles. — Moi, je ne sais pas, mais j'ai une sœur d'une nuit plus âgée que moi et d'un tour plus rusée que moi, elle vit là-bas dans cette maison. Vas-y, regarde-la par le trou de la serrure, si tu la vois en train de faire griller les poux dans son plat, d'alimenter le feu avec les grains de blé et si elle est entourée de poules noires, fais attention ! N'ouvre pas la porte, ne t'en approche pas, elle est entourée de djinns. Si tu la vois en train de griller du blé et d'alimenter le feu avec les poux et si elle est entourée de poules blanches, ouvre la porte, avance vers elle, saute sur son sein droit et dis-lui : «Par ce sein que tu chéris, qui a allaité ton frère l'ogre, dis-moi où je peux trouver le sang des gazelles et comment je peux l'obtenir !» M'hammed le fils du sultan partit, regarda par le trou de la serrure, vit l'ogresse en train de griller du blé, d'alimenter le feu avec les poux et entourée de poules blanches. Il poussa la porte, s'avança vers elle, lui sauta sur le sein droit et la supplia : — Par ce sein que tu chéris, qui a allaité ton frère l'ogre, dis-moi où je peux trouver le sang des gazelles et comment je peux l'obtenir ! — L'ogresse lui répondit : — Le sang des gazelles se trouve entre deux montagnes jointes, dans une espèce de puits profond ; ces deux montagnes se séparent et s'éloignent l'une de l'autre puis se rapprochent et se ressoudent en un clin d'œil. Quand tu les verras se disjoindre, jette ton seau sans descendre de ton cheval puis récupère-le qu'il soit plein ou vide, et fuis sans attendre, sinon tu seras broyé avec ta monture. Le prince se rendit au pied des montagnes, attendit qu'elles se séparassent, jeta son seau et le retira plein. Il éperonna son cheval et partit rapide comme un tourbillon. Il atteignît le château, Saâd était debout l'épée à la main, les pieds enfoncés dans le sol et la barbe jusqu'aux dents. Il le salua, le fit entrer puis alla verser le sang des gazelles sous les pommiers. Ce sang coula nuit et jour sans jamais s'assécher. Le lendemain, alors que M'hammed le fils du sultan et Saâd étaient assis à l'ombre en train de parler, arriva la colombe. Le prince prit un papier et écrivit : «Père, je vis dans un château magnifique dans lequel il y a les pommes odorantes qui rendent l'esprit et l'âme, l'oiseau chanteur à l'aile qui répond et le sang des gazelles qui irrigue éternellement les pommiers, dis-moi, père ce qui lui manque ?» La colombe partit et atterrit près du sultan qui prit la missive, la lut et fut pris de fureur : — Vizir, sois de bon conseil sinon je te tranche le cou ! — Sidi, c'est mon dernier conseil ! Dites-lui qu'à son château il manque Flifla la fille du sultan des djinns. Aussitôt dit, aussitôt écrit, la colombe s'envola et vint se poser sur les genoux du prince. Il prit le papier, le lut et dit à Saâd : — Saâd, tu vas surveiller le château, cette fois, je ne sais pas si je reviendrai. — Sidi, ne t'aventure pas, c'est la mort assurée ! — Je n'ai pas le choix, je dois y aller ! (à suivre...)