Souffrances n C'est à l'âge de 24 ans que Samia a commencé à ressentir d'intenses douleurs au niveau du crâne. Au début, elle a cru à de simples maux de tête qui allaient disparaître avec le temps. Ce qui ne fut pas le cas. Au contraire, «les douleurs devenaient de plus en plus intenses», dit-elle. Aussi a-t-elle pensé à consulter un médecin qui l'a rassurée en lui affirmant qu'il n'y avait rien de grave. Pour autant, les maux de tête ont continué et Samia a dû consulter un autre médecin qui ne lui a pas été d'une grande utilité : «Il m'a rassurée, lui aussi, mais sans plus.» Il a fallu un troisième médecin et une troisième consultation pour que cette jeune femme découvre qu'elle est migraineuse. Comme sa mère, sa grand-mère maternelle et sa tante. Autant dire que le diagnostic «ne m'a pas surprise», commente-t-elle. Néanmoins, elle n'était pas préparée à faire face à ces «forts maux de tête qui empoisonnent sa vie». «Je savais que je n'étais pas à l'abri d'une migraine, mais en même temps et aussi paradoxal que cela puisse paraître, je ne pensais pas que cela pouvait m'arriver à moi», déclare-t-elle. Au fil des années, Samia a certes appris à vivre avec sa maladie. Mais les souffrances sont toujours là. Les crises migraineuses lui donnent du fil à retordre. Leur seule évocation la stresse «Elles m'affaiblissent totalement et me font perdre le contrôle de moi-même. Ainsi, je me retrouve au lit ou en train de crier et de hurler sans m'en rendre compte. Je n'adresse la parole à personne et j'évite la lumière car je ne la supporte pas du tout, j'éteins la télévision et la radio et je refuse de manger. Bref, tout ce qui est autour de moi devient sombre au point d'avoir l'impression d'être dans un autre monde. Et le lendemain quand je me réveille, je ne me souviens de rien», explique-t-elle, révélant au passage «avoir cassé des objets durant ces moments de folie». Généralement, ces crises, qui durent 3 jours en moyenne, sont provoquées chez Samia par le stress et le surmenage. «Quand j'ai un examen à passer par exemple, je tombe automatiquement malade la veille.», nous dit-elle. Mais parfois, «il suffit d'un rien pour que la crise s'installe», révèle-t-elle, l'air triste. Pour elle, la migraine est, comme elle le souligne, un véritable cauchemar : «Ces crises me font toujours peur, elles me stressent et me perturbent au plus haut point.» A 38 ans, Samia n'a qu'un seul rêve : «Que ces maux de tête terribles cessent un jour !».