Crise n Quarante-huit parlementaires ont annoncé, hier, lundi, leur démission collective du parti au pouvoir. Les démissionnaires, 25 députés sur 48 du PNDD (Pacte national pour la démocratie et le développement ) et 23 sénateurs sur 41 du PNDD de différentes régions du pays ont critiqué l'exercice du pouvoir personnel du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui a, selon eux, «déçu les espoirs des Mauritaniens». Ils ont appelé les militants du PNDD à les rejoindre pour former un parti capable d'assurer le changement escompté. «Le processus démocratique a été dévié de son cours normal et a été transformé en moyen pour le détournement des deniers publics et la gabegie», a déclaré Sidi Mohamed Ould Maham, le porte-parole des parlementaires «frondeurs». Sidi Mohamed Ould Maham lisait une déclaration au cours d'un grand rassemblement dans une maison de jeunes à Nouakchott, sous les applaudissements nourris de sympathisants. Le PNDD perd ainsi la majorité au Parlement même s'il y reste le plus grand parti. Le président Ould Cheikh Abdallahi avait menacé de dissoudre l'Assemblée nationale si les députés «frondeurs» en arrivaient à lui barrer la route, une éventuelle alliance conclue entre eux et l'opposition pouvant leur assurer une majorité confortable. Ces parlementaires «frondeurs» avaient obtenu au début du mois de juillet dernier, la démission du gouvernement sous la menace d'une motion de censure. Tout récemment, ils avaient déposé une demande de session extraordinaire du Parlement, aussitôt rejetée par le gouvernement, pour discuter de la création de commissions d'enquêtes sur le programme de lutte contre la hausse des prix et les modes de financement de la fondation de l'épouse du président. Les responsables du PNDD avaient tenté, ces derniers jours, de diviser les rangs des élus frondeurs et de s'assurer le soutien d'autres partis représentés au Parlement. Devant cette crise politique, le parti au pouvoir a lancé dans un communiqué, un appel à ses militants pour «resserrer leurs rangs». «Nous lançons un appel solennel aux militants et militantes du parti pour resserrer leurs rangs et renforcer leur unité, pour transcender les crises et les turbulences politiques avec courage, sagesse et détermination», a écrit la direction du Pacte national pour la démocratie et le développement (PNDD). Pour le parti du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, «en l'absence d'une perspective de solution, la crise politique actuelle risque, si elle persiste, d'emporter le pays et ses acquis. Le PNDD met en garde ses députés contre une «instrumentalisation de leur mission de contrôle et les invite à prendre leurs responsabilités dans cette phase décisive du devenir du pays». Son texte avait été rédigé peu avant la démission collective du parti des 48 parlementaires, qui était programmée et a été annoncée, hier après-midi.