La future Constitution de l'Afghanistan, qui pourrait être adoptée ce dimanche par la Loya Jirga (Grand Conseil), donnera satisfaction au président actuel Hamid Karzaï qui militait en faveur d'un régime présidentiel fort, selon des membres de la grande assemblée traditionnelle réunie à Kaboul. Le comité de conciliation de la Loya Jirga chargé de préparer une synthèse du texte fondamental a achevé samedi ses débats houleux sur les 160 articles du projet de Constitution entamés il y a deux semaines. «Le comité est parvenu à un accord sur presque tous les articles», a dit à des journalistes une membre du comité, Razia Naïmi qui a précisé que ses pairs du comité de conciliation avaient finalement opté pour un système présidentiel, mais que la nomination des ministres, du chef du pouvoir judiciaire et du directeur de la Banque centrale devrait être approuvée par l'Assemblée législative. En revanche, les membres du comité ne sont pas parvenus à s'accorder sur plusieurs questions : les langues officielles, l'économie de marché, la gratuité de l'enseignement et la définition des «héros nationaux». Ces thèmes seront débattus dimanche au cours de la session plénière en présence des 502 délégués de la Loya Jirga réunis pour la ratification de la Constitution, selon la même source. Le président afghan, soutenu par les Etats-Unis, avait averti qu'il ne serait candidat à sa propre succession à l'élection présidentielle prévue en juin que si la Loya Jirga optait pour un régime présidentiel fort. D'importants potentats locaux, notamment parmi les anciens combattants antisoviétiques (moudjahidine), souhaitaient, au contraire, un régime parlementaire fort pour mieux contrôler le président et le gouvernement.