500 délégués à la Loya Jirga (grande assemblée), venus de tout l'Afghanistan, débattront, à compter d?aujourd?hui, dimanche, à Kaboul, sur une Constitution qui ouvrirait la voie aux premières élections libres qu'ait connues le pays, attendues vers la mi-2004. Prévue à l'origine mercredi, la Loya Jirga a été reportée à deux reprises en raison de la polémique sur l'étendue des pouvoirs présidentiels. Le projet de Constitution qui lui sera soumis ce dimanche a initialement été communiqué à Hamid Karzaï début novembre, avec deux mois de retard sur le calendrier prévu. Il a été mis en cause par l'International Crisis Group (ICG), groupe de réflexion indépendant établi à Bruxelles, qui déplore le fait que rien ne garantisse le respect des règles démocratiques et des droits de l'homme. Des chars et des véhicules blindés de transport de troupes ont été déployés aux carrefours et sur les hauteurs dominant le site où se réunit la Loya Jirga. Il y a quelques jours, les Américains ont averti que les taliban et leurs alliés pourraient intensifier leurs attaques pour tenter de perturber le déroulement de la réunion. Un conseil de direction des taliban composé de dix membres a estimé, il y a une dizaine de jours, que la réunion de la Loya Jirga serait un pur spectacle mis en scène par l'occupant américain, a déclaré le commandant taliban Hafiz Abdul Majeed. «Ceux qui participeront à la Loya Jirga méritent la mort», a-t-il prévenu. Le président afghan Hamid Karzaï s'est déclaré confiant samedi que le projet controversé de nouvelle Constitution sera adopté par la Loya Jirga (assemblée traditionnelle) qui doit s'ouvrir aujourd?hui. M. Karzaï a balayé d?un revers de la main les risques de conflits entre les 500 délégués qui doivent ouvrir l'Assemblée. Il a également rejeté les critiques qui sont apparues sur une Constitution parfois jugée trop peu démocratique.