Résumé de la 30e partie n L'affaire du R 101 va accroître la notoriété de Price. Une autre occasion de briller lui est donnée par le presbytère de Borley qu'il loue pour une année. Enfin, il va pouvoir étudier à l'aise le presbytère et surtout fournir des preuves que les fantômes, ça existe vraiment ! Mais comme il sait que dans les milieux scientifiques, il est contesté, il veut s'entourer de précautions, en prenant des témoins dignes de confiance. Le 27 mai 1937, il fait paraître dans un grand journal londonien l'annonce suivante : «Maison hantée : toutes les personnes saines de corps et d'esprit, intrépides, à l'esprit critique et impartial, sont invitées à rejoindre notre équipe de témoins dans le cadre d'une enquête d'une durée d'un an, de jour comme de nuit, dans une maison présumée hantée située dans notre comté. Références exigées. Toute formation scientifique ou capacité à manipuler des équipements simples seraient un plus. La maison étant isolée, voiture personnelle indispensable.» Le numéro de la boîte postale donné dans l'annonce est vite submergé par des centaines de candidatures. Il y a beaucoup de curieux mais aussi des médiums, des spirites intéressés par les hantises. Price va commencer par trier son courrier. Il choisit, comme il fallait s'y attendre, les gens ayant une expérience dans le domaine, notamment une famille de spirites, le père, M.S.H. Glandville et ses enfants, Roger et Helen. Il faut citer aussi le diplomate britannique, Mark Kerr-Pearse, très intéressé par les phénomènes parapsychiques. Harry Price, qui dirige les opérations, distribue à ses collaborateurs un fascicule dans lequel il explique les méthodes et les outils à utiliser pour communiquer avec les esprits qui peuplent le presbytère. Les investigations commencent par une séance de ouij-da, animée par Helen Glandville. L'objet en question est une planchette de bois rectangulaire, d'une largeur qui ne dépasse pas les 40 cm de largeur et qui fait environ 60 cm de long. On a inscrit sur la surface supérieure, en arc, les lettres de l'alphabet et, au-dessous, les chiffres de 1 à 10. On trouve encore sur les bords supérieurs de la planchette les mots «oui» et «non». La planchette est munie d'un levier, un «indicateur», qui a la forme d'un cœur : il se déplace, en glissant sur trois billes, indiquant ainsi les lettres qu'il faut épeler. La planchette est manipulée par deux personnes qui posent chacune un bout de bois sur l'indicateur. Il faut juste exercer une petite pression. L'indicateur peut ne pas bouger, mais il bouge souvent. Il faut alors surveiller ses mouvements, ou plutôt sa pointe et épeler les lettres qu'elle indique. Parfois, les suites ne forment pas de mots, parfois, il y a des mots mais qui ne forment pas des phrases, mais parfois on obtient de vraies phrases. Des phrases qui étonnent, émerveillent ou font peur. En ce début du XXe siècle, on s'intéresse beaucoup au spiritisme et à l'écriture automatique. Celle-ci était pratiquée par des médiums, des personnages aux dons extrasensoriels, qui laissaient courir au hasard leur plume : ils pouvaient ainsi servir de moyen d'expression à des «esprits», notamment des morts… Le ouij-da est utilisé de la même façon, mais avec cet instrument, on n'a pas besoin d'être un médium pour «communiquer» avec les esprits…