Il était ce qu'il en était. Que la paix et l'abondance soient sur toi ! Notre chambre est en soie, votre chambre est en lin et la chambre de l'ennemi est un nid de souris. Messieurs et nobles Seigneurs, que nous soyons guidés, que vous soyez guidés sur la voie du bien et de la foi. Il était un veuf père de sept files qui avait un gros chien mi-humain mi-djinn. Lorsqu'il voulut partir en pèlerinage à la Mecque, il leur prépara plein de provisions et leur fit les recommandations suivantes : — Vous n'avez ni oncle, ni tante, ni voisine, n'ouvrez à personne, votre porte doit rester close et votre chien vous gardera. Prenez soin de lui jusqu'à ce que je rentre. Et il partit. Quelques jours plus lard, on frappa à la porte et elles entendirent une voix de femme : — Ouvrez, je suis votre tante, je suis venue vous voir et vous tenir compagnie. Les six sœurs voulurent ouvrir la porte, mais la benjamine les en empêcha en leur rappelant les recommandations du père. La vieille femme frappa encore quelques coups puis partit. La nuit, l'ogresse revint et par le trou de la serrure dit : — Sept vierges dans une hutte, tombe la nuit et je les mangerai ! Furieusement le chien aboya : — Mes crocs pour elles j'arracherai, Mon maître me les a recommandées, Par Dieu tu n'y goûteras jamais ! Elle revint le lendemain matin : — Mes filles, je ne peux rentrer et vous tenir compagnie que si vous tuez le chien, je suis une vieille femme et j'ai très peur des chiens, et elle partit. Les six jeunes filles se regardèrent : — Nous devons tuer le chien pour que notre tante puisse entrer nous tenir compagnie. La plus jeune sœur protesta : — Non ne faites pas ça, notre père nous a recommandé de ne pas ouvrir la porte et nous a assurés que nous n'avons ni tante ni oncle. Elles la frappèrent cruellement, attrapèrent le chien et le tuèrent. L'ogresse revint la nuit et par le trou de la serrure dit : — Sept vierges dans une hutte, tombe la nuit et je les mangerai ! Furieusement le cadavre du chien aboya : — Mes crocs pour elles j'arracherai, Mon maître me les a recommandées, Par Dieu tu n'y goûteras jamais ! L'ogresse partit en courant. Elle revint le lendemain matin, frappa à la porte : — O ! Mes filles vous me trompez, le chien est encore vivant, comment voulez-vous que je passe le seuil ? Elles jurèrent qu'elles avaient tué le chien. Elle leur dit alors : — Versez du pétrole dessus et brûlez-le. La plus jeune voulut les en empêcher, elle fut rouée de coups et le cadavre du chien fut brûlé et réduit en cendres. La nuit, l'ogresse revint et par le trou de la serrure : — Sept vierges filles dans une hutte, Tombe la nuit et je les mangerai. Furieusement les cendres du chien aboyèrent : — Mes crocs pour elles j'arracherai, Mon maître me les a recommandées, Par Dieu tu n'y goûteras jamais ! Le matin l'ogresse vint, frappa et dit : — Non mes filles vous n'êtes vraiment pas gentilles, vous m'avez encore trompée, vous voulez que le chien me mange.