En arabe dialectal comme en berbère, le nom du chacal entre dans la composition de nombreux noms de plantes sauvages. Ainsi on a berquq eddib (en berbère lbarquq n wuccen), littéralement «prune du chacal» ; prunus spinoza, variété de prunes sauvages, a'neb ddib (adhil n wuchchen) «raisin du chacal» ou belladone, lbsel n wuchchen, scille ou «oignon du chacal», etc. Le nom du chacal apparaît également dans la toponymie, notamment les noms de fontaines : les aïn ddib et tala n wuccen sont très nombreuses dans tout le nord de l'Algérie. Le toponyme le plus connu est Aïn Témouchent, composé arabo-berbère signifiant «fontaine, source du chacal femelle». Signalons pour finir que le nom du chacal a fourni des noms propres de personnes, Dib, Bendib, Ouchène et, au Maroc, le nom de la grande tribu des Aït Seghrouchen. S'agit-il de sobriquets devenus noms ou alors des restes d'une ancienne mythologie accordant une place importante au chacal ? on sait que chez les touareg, le prénom Abeggi (nom local du chacal) est encore porté. De cette mythologie, il nous reste notamment une expression, «noce du chacal», liée à un phénomène atmosphérique, notamment l'arc-en-ciel.