Résumé de la 43e partie n Le père de Slimane est mort à cinquante-cinq ans et il ne souffrait d'aucune maladie. On comprend pourquoi, en arrivant à cet âge, ce dernier est angoissé. Slimane soupire de nouveau. — Hélas, je n'ai besoin ni de médecin, ni de psychologue, pour la simple raison que mon mal ne peut pas être soigné… Mais sa femme ne veut pas comprendre. — Tu peux au moins nous dire ce qui te met dans cet état… Slimane hésite. — Tu veux vraiment connaître la raison de ma peur ? — Je ne fais que te le demander ! — Eh bien, c'est d'une malédiction qu'il s'agit ! Sa femme et ses enfants le regardent, surpris. — Une malédiction ? Mais de quoi veux-tu parler ? Mais Slimane regrettait déjà d'avoir prononcé le mot de malédiction. — Je veux dire, c'est une malédiction pour la famille ! — Tu es sûr que c'est ce que tu voulais dire ? — Oui, oui… Mon père était fort comme un roc ! Il n'était pas malade du tout. C'était un solide gaillard, comme on n'en trouve plus aujourd'hui… Bien taillé, costaud, travailleur… il avait passé vingt ans de sa vie dans les mines de charbon, en France ! Le fils aîné, Djaâfar, hoche la tête. — Justement, les mines… ça détruit un homme ! — Mon grand-père, dit Fatma, a également travaillé dans les mines… il est mort de la tuberculose ! Le pauvre crachait ses poumons ! — ça a dû être le cas de grand-père, dit Djaâfar, le pauvre, il souffrait mais il ne disait rien à personne. — Non, non, dit Slimane, mon père ne crachait pas ses poumons, il n'a jamais craché de sang… Il n'avait pas la tuberculose ! Et puis, avec une maladie pareil, on ne peut la cacher ! — Alors, il est mort d'une autre maladie ! — Je vous dis qu'il n'était pas malade ! Fatma fronce les sourcils. — Alors, on t'a menti ! — Ma mère était une sainte femme, elle ne mentait jamais ! Fatma ne veut rien croire. — Ne me dis pas qu'il s'est mis au lit et qu'on l'a retrouvé mort ! — C'est exactement cela ! Djaâfar intervient. — C'est sans doute une crise cardiaque ! — Mon père avait le cœur solide, dit Slimane — Une crise, ça arrive comme ça… Fatma sourit. — Mais toi, tu as le cœur solide ! Une crise cardiaque ne risque pas de t'arriver ! — Hélas, ce n'est pas cela qui va m'arriver !