Résumé de la 45e partie n Poussé à bout, Slimane raconte que non seulement son père, mais aussi son grand-père et son oncle sont morts à cinquante-cinq ans. Au fur et à mesure que le cinquante-cinquième anniversaire de Slimane approche, son angoisse prend des proportions alarmantes. La nuit, il se lève en sueur, les yeux hagards et se met à crier : — Je vais mourir ! Je vais mourir ! Sa femme, réveillée en sursaut, essaye de le calmer. — Tu as fait un cauchemar ! — J'ai vu mon grand-père, mon père et mon oncle m'appeler ! ils voulaient que je les rejoigne ! — Ce n'était qu'un cauchemar ! — Et moi, je te dis que ce rêve annonce ma mort ! Il se lève, prend un calendrier et se met à compter. — Il me reste exactement deux mois à vivre ! Ah comme je voudrais que cette date fatidique arrive et que je sois débarrassé à jamais ! — Tu es fou ! Mais Slimane va continuer à divaguer. Et puis, brusquement, il se calme et récite la chahada : «Il n'y a de dieu que Dieu et Mohammed est son Prophète !'' Sa femme soupire. — Dieu soit loué, dit Fatma, tu reprends tes esprits ! — Oui ! — Alors, tu oublies définitivement cette idée de mourir ! — Non, dit Slimane, je sais que je vais mourir, alors je m'y prépare, en essayant de retrouver la sérénité et de régler mes affaires dans ce monde ! — Quoi ! et moi qui te croyais guéri ! — Je vais demander à tous ceux que j'ai offensé de me pardonner, je vais régler mes dettes, faire l'aumône et réparer les torts que j'ai pu causer ! — Tu es encore plus fou que je croyais ! dit Fatma — C'est toi qui es folle de croire que tu vivras éternellement dans ce monde ! — Je ne dis pas cela, mais je ne crois pas que je vais mourir obligatoirement à cinquante-cinq ans ! — Si tu ne le dis pas, c'est parce qu'il n'y a pas de malédiction qui pèse sur toi ! — Tu reviens encore à cette malédiction — Oui, dit-il, mais je n'ai pas tout dit… Fatma secoue les épaules. — On sait, on sait, ton grand-père, ton père, ton oncle paternel sont morts à cinquante-cinq ans ! Tu nous as déjà dit cela ! Slimane est prêt à se mettre en colère. — Arrête de te moquer de moi ! — Je ne me moque pas de toi ! je veux seulement que tu te ressaisisses et que tu reprennes goût à la vie ! — Laisse-moi te raconter les origines de cette malédiction !