Difficultés n Le gérant de la boutique Melissa, sis à la rue de la lyre, en plein centre d'Alger, se dit lasse de la situation actuelle de son commerce. Il gère 2 magasins de robes de mariées traditionnelles et modernes. «Nous ne vendons plus comme avant. Sur 100 femmes, 80 clientes optent pour la location car le pouvoir d'achat ne cesse de diminuer. Nous louons quand même les robes aux mariées car c'est une source de revenus qui nous permet de couvrir une partie de nos charges. Hier, par exemple, nous n'avons vendu aucune robe mais nous en avons loué», révèle-t-il. Son voisin évoque les inconvénients de la location dont la perte de la qualité de la tenue. «Certains clients ne nous rendent pas nos tenues à temps pour pouvoir les louer à d'autres, ce qui nous cause des pertes considérables. Une personne a loué un burnous à 2 000 DA et ne l'a pas rendu. J'ai dû prendre un taxi à 1 000 DA pour chercher son domicile. Farida est couturière modéliste à Alger-Centre. Elle travaille avec 2 autres couturières qualifiées et loue depuis 5 ans des tenues traditionnelles aux mariées. «Je compte arrêter la location de mes robes qui me cause des pertes vu le mauvais entretien de la part des clientes. J'ai même subi des vols. Un client de Jijel m'a laissé sa pièce d'identité en gage de la location d'une robe Fergani et n'a pas voulu la rendre. J'ai également perdu une robe blanche toute neuve», se plaint-elle. La boutique de Nasredinne à Bou Ismaïl compte 200 robes blanches, près de 300 robes traditionnelles et 80 burnous. Il change sa vitrine tous les 3 mois selon les nouvelles tendances et demandes de ses clientes. Mais lui aussi se plaint des inconvénients de la location. «Certaines pièces louées ne sont plus rendues au magasin et certaines clientes ne reviennent plus après leur mariage pour verser le reste de la location. Certaines nous donnent une avance de 1 000 DA et, pour la plupart, de fausses pièces d'identité. C'est Dieu le Tout-Puissant qui s'occupera des escrocs», se résigne ce commerçant qui a enregistré plus de 100 000 DA de créances non recouvrées en 10 ans. Mais ce qui l'a le plus saigné, c'est la non-remise de ses pièces louées et dont la valeur dépasse 200 millions de centimes. Il ne s'avoue pas pour autant vaincu en nous déclarant : «Je ne peux pas arrêter mon activité ni priver mes clients.»