Travers n L'affaire Khelidi a mis à nu les faiblesses et les approximations d'une FAF et de son président. Malheureusement, l'instance dirigeante du football n'est pas à sa première déconvenue. Il y a quelques jours, le président Hamid Haddadj s'adressait, à travers un message, aux présidents de clubs de Nationale I et Super DII à l'occasion du démarrage de la nouvelle saison 2008/2009. Il rappelait la nécessité d'unir les efforts pour le redressement du football national en cette période cruciale surtout à la veille d'une saison décisive, notamment pour la première sélection du pays qui s'apprête à jouer son avenir dans la première phase des éliminatoires de la coupe du monde et de la coupe d'Afrique. Le patron de la FAF avait appelé également à combattre la violence dans les enceintes sportives, à œuvrer pour l'instauration du fair-play et à favoriser la moralisation de la pratique pour que la saison 2008/2009 soit celle du renouveau. Un beau discours, des vœux pieux certes, mais le football a besoin d'actes concrets. Et en matière d'actes, les dirigeants du sport-roi en ont raté tellement qu'ils ne leur restent qu'une seule chose à faire : démissionner. Quitter honorablement la scène pour avoir échoué dans leur mission. Dans ce qui suit, il n'est nullement dans notre intention de faire le procès d'intention de Hamid Haddadj, le grand commis de l'Etat, l'homme intègre et compétent dans ses domaines de prédilection, pas apparemment en matière de football, mais juste énumérer une année de flops. Une saison 2007/2008 qui traduit l'incapacité d'une équipe fédérale de donner un coup d'accélérateur à une discipline toujours en panne d'idées novatrices, de schémas de développement et de réels progrès. Nous n'allons pas revenir sur les origines de la candidature ni sur le contexte dans lequel avait accédé M. Haddadj au poste de président de la FAF, mais seulement dire qu'un homme, un chargé de mission peut échouer. Il peut même prétendre à une sortie honorable s'il arrive à quitter la table au bon moment, comme on le dit. Évidemment, connaissant en général les mœurs de nos gouvernants et responsables, à tous les niveaux, l'éventualité d'une démission de qui que ce soit au sein de la vénérable institution est à écarter. Le mandat de l'actuel bureau fédéral expire dans sept mois et ses honorables membres iront certainement jusqu'au bout, à moins qu'une élimination précoce des Verts – ce que nous ne nous souhaitons pas, bien sûr – vienne accélérer le processus. Durant tout l'été 2008, l'opinion n'a eu droit qu'à un feuilleton de mauvais goût : l'affaire Khelidi en lieu et place d'un schéma de relance du football, d'une stratégie alternative, d'un débat constructif et contradictoire sur l'avenir ou sur les conclusions du brainstorming organisé en mai dernier. Peut-être sommes-nous tous tenus dans l'ignorance car tout se fait et se réfléchit à l'ombre. C'est, dit-on, la marque de la maison FAF où son président est tenté par un nouveau mandat de quatre ans, alors que celui qui s'achève est marqué par d'innombrables revers ! Dans ce qui suit, nous énumérerons ceux qui ont marqué la saison 2007/2008, soit de l'affaire Boussaâda jusqu'à l'affaire Khelidi car en football, plus qu'ailleurs, la vérité vraie est aussi claire que de l'eau de roche. Les chiffres, les faits et les résultats ont la peau dure. Et à ce jeu, la saison de M. Haddadj n'a pas été un morceau d'anthologie. À vous d'en juger.