Au premier jour du ramadan, les forces de sécurité irakiennes ont pris, ce lundi, le contrôle de la province occidentale d'Al-Anbar, qui fut le fief de la révolte contre les forces américaines à leur arrivée en avril 2003. «Le transfert (de la sécurité des mains des Américains) est fait», a affirmé le conseiller irakien pour la sécurité nationale Mouaffak al-Roubaïe. «Al-Anbar, qui fut la région la plus difficile du pays, célèbre aujourd'hui le transfert de sécurité», a-t-il ajouté durant la cérémonie qui se déroulait dans l'enceinte du siège du gouvernorat à Ramadi. «Mieux nos forces seront entraînées et équipées, moins nous aurons besoin des forces de la coalition. Les forces irakiennes sont plus aptes à faire le travail», a souligné M. Roubaïe qui représentait le gouvernement. La cérémonie fut plutôt modeste. Les étendards des tribus d'Al-Anbar et des drapeaux irakiens étaient plantés à l'entrée du siège du gouvernorat. Les Américains ont offert à l'armée irakienne un poignard enveloppé dans un drapeau américain, puis le commandant des Marines d'Al-Anbar et le gouverneur de la province ont signé le document du transfert. Les militaires américains ont toutefois souligné que la guerre contre les émules d'Oussama ben Laden n'était pas finie. «C'est un nouvel acquis de l'Irak démocratique. Il démontre l'aptitude des forces irakiennes. Al-Qaîda n'est pas totalement battue et (je suis sûr) qu'avec les forces irakiennes, nous empêcherons Al-Qaîda et les autres insurgés de revenir», a assuré le général Lloyd Austin, «numéro deux» des forces américaines en Irak. Des dizaines de milliers de soldats et policiers irakiens et de Marines américains étaient en état d'alerte dans cette région largement désertique et les véhicules avaient interdiction de circuler à Ramadi pour éviter les opérations suicide. «Il y aura bien sûr encore des incidents, mais cela fera partie de la vie normale. La police irakienne a de meilleures sources d'informations que nous», a affirmé à la presse un officier supérieur américain.