Ambitions L?enfant terrible de Boufarik n?a pas du tout l?intention de s?arrêter en si bon chemin. Aussi, il nous fait part, dans cet entretien, de ses autres objectifs, mais aussi de ses entraves. Infosoir : Voulez-vous d?abord nous parler de votre passage en professionnel ? Mohamed Benguesmia : L?idée a germé au championnat du monde où, je fus injustement, par la faute d?un arbitrage partial, éliminé en quarts de finale face au Français Frédéric Serra. Alors classé cinquième mondial, un manager français, proche du célèbre Américain Don King, m?a abordé pour me proposer de passer professionnel. Que représente pour vous le titre de champion du monde WBB ? Devenir champion du monde est un rêve que je caresse depuis que j?étais un gosse. C?est le v?u de tout boxeur d?arriver à ce stade final. Cette consécration fait la fierté de toute l?Algérie qui se voit, pour la première fois, représentée par un champion du monde en boxe professionnelle. Vos prochains objectifs ? Après le titre de champion du monde WBB, je vise les autres organisations mondiales de la boxe. Mon manager Guenif entreprend toutes les démarches à ce sujet. Nous venons justement d?avoir l?accord de principe de la WBO. On doit payer les taxes de 500 000 dollars et non 5 millions comme cela a été rapporté par un journaliste. Si on trouve une wilaya qui prend en charge ces frais, je boxerai en Algérie. En attendant, je vais livrer quelques combats professionnels pour le classement mondial. Ils se dérouleront dans la wilaya de Blida, de Constantine et à Dubaï. L?âge ne sera-t-il pas un handicap pour vous ? Pas du tout, on a bien vu Foreman devenir champion du monde à 47 ans. Qu?en est-il de cette fameuse bourse qu?on vous a toujours refusée ? Le problème reste toujours posé. On m?a dit que je n?avais pas le statut d?athlète d?élite et pourtant, je visais le championnat du monde. Ainsi, on n?a ni budget de préparation ni budget d?organisation de galas professionnels. Si les pouvoirs publics débloquent dans une première étape une certaine somme d?argent suivant nos fiches techniques, je pourrai me préparer convenablement avec six ou sept combats par an et je serai alors prêt à affronter n?importe quel champion du monde que ce soit Mormeck ou un autre. Il n?y a pas de centre de préparation et je me trouve livré à moi-même. Je m?entraîne avec les amateurs. J?ai besoin de stages à l?étranger pour rencontrer des sparring-partners de haut niveau qu?il faut payer. Selon vous, la relève existe-t-elle ? Les jeunes talents existent, mais on ne les encourage pas, on ne les aide pas. La boxe demeure un sport pour les pauvres et elle est restée pauvre. Les responsables préfèrent s?occuper d?autres disciplines comme le football. La boxe souffre de l?indifférence qui fait que nos talents périclitent. A moins que les pouvoirs publics ne se décident et réagissent pour une meilleure prise en charge de cette discipline. Alors là, les résultats seront meilleurs. Des v?ux à formuler en cette fin d?année ? Je souhaite que la nouvelle année soit celle de la boxe. Je présente mes meilleurs v?ux à tous les sportifs aussi qu?aux responsables du sport à quelque niveau que ce soit.