Résumé de la 13e partie n La méthode des empreintes tarde à être adoptée en Angleterre, pourtant elle aurait permis d'éviter bien des erreurs judiciaires. Si l'anthropométrie de Bertillon apportait quelques solutions à l'arrestation des criminels, la méthode des empreintes digitales allait vite montrer sa supériorité. L'une des plus grandes affaires d'escroquerie de la fin du XIXe siècle, l'affaire Bell, montre que si on l'avait utilisée, on aurait mis sous les verrous un grand escroc et éviter la condamnation d'un innocent à des tracas judiciaires et à des années de prison. Mais avant de montrer l'utilisation de la dactyloscopie ou la méthode des empreintes digitales, il est bon de revenir sur cette affaire, qui a défrayé la chronique en Angleterre. C'est au début du mois de décembre 1896, qu'une jeune femme, Ottilie Meissonnier, qui se rendait à l'exposition de fleurs de Londres se fait accoster par un homme au niveau de la Victoria Street. Elle se retourne. L'homme, la cinquantaine passée, les tempes grisonnantes lui est inconnu. Elle s'est peut-être trompée, c'est peut-être une autre qu'il appelle. Peut-être que ce n'est pas elle. Mais l'homme presse le pas et s'approche d'elle. Mais il se rend compte qu'il s'est trompé et s'en excuse. — Pardon, je vous ai prise pour Lady Everson… Lady Everson, une célébrité de Londres et surtout une jolie femme, voilà de quoi flatter n'importe quelle dame. — Vous lui ressembliez tellement, dit l'homme… De loin, on vous confond facilement avec elle. Cela dit, vous êtes aussi charmante que Lady Everson. Miss Ottilie est charmée, mais elle dit modestement.. — Je ne suis qu'institutrice. — Voilà un noble métier, dit l'homme, vous instruisez des jeunes générations, vous formez l'esprit des hommes et des femmes de demain ! — Je me rends à l'exposition de fleurs ! — Quelle excellente idée… Moi-même, j'aime les fleurs et j'en fais cultiver des espèces rares, dans ma propriété du Lincolnshire…J'ai une connaissance approfondie pour tout ce qui touche aux plantes. — Oh, comme je vous envie, dit la jeune femme. J'ai moi-même de merveilleux chrysanthèmes dans mon appartement… Je leur apporte des soins particuliers et je voudrais les conserver dans l'état où ils sont ! — Je pourrais vous donner des conseils, à condition que vous acceptiez de me les montrer, bien sûr ! — J'accepte avec plaisir, dit-elle. Nous pourrons convenir d'un rendez-vous pour demain. Il prend le rendez-vous qu'elle lui propose. Miss Ottilie est sous le charme. L'homme n'a pas dit son nom, mais il lui a fait sous-entendre qu'il appartient à la noblesse. Un lord certainement : pouvait-elle rêver d'une plus belle rencontre ? L'homme se présente à l'heure convenue, avec un bouquet de fleurs. Très vite, ils sympathisent. — En fait je ne vous ai pas dit mon nom, dit l'homme. Je suis lord Salisbury. — Lord Salisbury ! s'exclame la jeune femme ! L'homme sourit. — Cela vous étonne, n'est-ce pas ? sachez que je suis l'héritier de l'une des plus grandes familles de ce pays et des plus riches !