Arrivées en retard, employés qui somnolent ou peu disposés à accélérer le rythme, dirigeants aux abonnés absents, rendez-vous au compte-gouttes,visages ternes et nervosité à fleur de peau, langues peu bavardes… Un seul mot d'ordre dans nos administrations, dans nos écoles, dans nos usines et même dans nos foyers : «Service minimum, Ramadan oblige…!». En effet travail ne rime pas du tout avec ramadan en Algérie. Durant ce mois, le rythme est sensiblement inférieur à celui des autres mois de l'année. «Il est très difficile de changer la mentalité des gens. C'est comme ça et c'est tout ! On ne peut pas changer une habitude ancestrale», souligne Rahim, chef de service à l'état civil dans une commune d'Alger. Selon lui, c'est psychologique. «Nos employés ont les nerfs à fleur de peau et à la moindre provocation de la part des citoyens, c'est l'accrochage verbal, voire physique. Alors pour éviter toute complication, ils préfèrent éviter les gens et donc ne pas trop travailler», explique-t-il. Ce phénomène du rendement médiocre dans les lieux de travail, se constate partout.