Résumé de la 16e partie n Une institutrice londonienne reconnaît l'homme qui l'a escroquée. Conduit au commissariat, l'homme crie à l'erreur. En compulsant les dossiers d'escroquerie des deux dernières années, l'inspecteur Waldock découvre que plusieurs femmes ont été volées par un homme qui répond au signalement d'Alfred Beck : grand de taille, élégant, la cinquantaine passée, les cheveux grisonnants… Et la méthode employée est toujours la même : se faisant appeler tantôt Lord Wilton, tantôt Lord Wilhoughby ou encore Lord Salisbury, il met ses victimes, généralement des femmes seules, en confiance, s'empare de leurs bijoux, et disparaît. Il ne prend pas d'argent, parce qu'il est moins facile à obtenir que les bijoux. Une fois, cependant, il a demandé à une de ses victimes, Daisy Grant, de lui prêter de la petite monnaie, pour prendre le fiacre : il avait oublié, avait-il dit, de prendre son porte-monnaie ! En tout 21 femmes escroquées ! Alfred Beck est arrêté et quand on lui rapporte ces affaires d'escroquerie dont il serait l'auteur présumé, il s'écrie : — C'est une plaisanterie ! — Non, dit l'inspecteur Waldock, ces femmes ont vraiment porté plainte contre un homme qui vous ressemble ! — Qui me ressemble mais qui n'est pas moi, — Nous verrons bien si ces femmes vont vous identifier ! Les victimes sont convoquées au commissariat. On place Beck au milieu d'une dizaine d'hommes, pris au hasard dans la rue, sans qu'ils ne présentent aucune ressemblance avec lui, ni même qu'ils aient des cheveux grisonnants, comme on n'a cessé de le répéter et on demande à chaque femme d'identifier son escroc. — C'est lui, disent-elles, en désignant Beck. Cependant, l'une des victimes va hésiter. Ce n'est pas qu'il ne ressemble pas à l'homme qui a abusé de sa confiance, mais il y a quelque chose en lui qui la fait douter. «Peut-être que c'est lui, dit-elle, et peut-être pas !» Mais cette hésitation ne va pas peser bien lourd, puisque 20 femmes ont identifié Beck. Plus tard, on reprochera à la police de ne pas avoir agi comme il convenait : il ne fallait pas choisir les témoins au hasard, dans la rue, mais prendre des hommes qui présentaient la même physionomie que Beck, surtout les cheveux grisonnants. Toutes les victimes ou presque se sont focalisées sur ce détail et dès qu'elles ont vu, dans le défilé de l'identification, un homme aux cheveux grisonnants, elles lui ont sauté dessus : — C'est lui ! C'est donc lui, dit la police. Alfred Beck est terrassé. Il essaye quand même de se défendre. — Que voulez-vous que je fasse de montres et de bagues ? je n'ai pas besoin d'escroquer mon prochain pour vivre… Il explique qu'il a cinquante-cinq ans et que jusque-là, il a toujours vécu sans problème. Il est originaire de la Norvège et il est s'est installé en Angleterre en 1865, pour exercer le métier de courtier maritime. «Je gagne bien ma vie, dit-il, de plus, je possède une mine de cuivre en Norvège qui me rapporte de bons bénéfices !» (à suivre...)